Ecoles de Commerce Liste des écoles Le processus de recrutement dans le conseil en stratégie

Le processus de recrutement dans le conseil en stratégie

Le métier de consultant attire un grand nombre d’étudiants de formation commerciale. Que ce soit en formation initiale, comme à l’ESSEC où 28% des étudiants sont embauchés par des cabinets de conseil ou après un MBA, comme à l’INSEAD où 41 % des diplômés font du consulting, il apparait que le secteur du conseil est – de loin – le premier employeur dans de nombreuses écoles de commerce. De même, concernant les employeurs préférés des étudiants d’école de commerce : les entreprises du secteur audit/conseil apparaissent aussi en première position. 

Cette grande attractivité du conseil se traduit par une compétition féroce concernant le recrutement des cabinets de conseil. La NorthWestern University a publié une analyse des taux de réussite de ses étudiants, réputés comme étant parmi les mieux préparés au monde pour faire du conseil. Les chiffres sont sans appel : le taux de réussite pour un cabinet donné est en dessous de 10%, sans parler des trois grands cabinets, McKinsey, le Boston Consulting Group et Bain. Certes, le nombre de candidats intéressés par les carrières dans le conseil contribue à accroitre la sélectivité de ces processus de recrutement. Mais c’est loin d’être la seule raison qui explique ces taux de réussite si faibles, même de la part des meilleurs candidats.

Un processus long et exigeant

Mis à part la Banque d’Affaires, le conseil en stratégie et dans une moindre mesure le conseil en management, mettent en jeu les processus de sélection les plus longs. En effet, pour recevoir une offre, chaque cabinet demande à passer successivement entre deux et trois tours, chaque tour étant constitué d’un ou deux entretiens. Pour recevoir une offre dans un cabinet donné, un candidat devra donc passer entre 5 et 8 entretiens différents.

De plus, le processus de sélection est exigeant car chaque entretien est éliminatoire. Dans ce contexte, il est crucial d’avoir une véritable stratégie d’approche des entretiens dans les cabinets de conseil. Cette stratégie permettra de prendre en compte les contraintes d’ordre pratique, par exemple afin que votre emploi du temps en tant que candidat ne soit pas saturé d’entretiens. La stratégie devra également vous permettre de sélectionner avec minutie vos cabinets cibles, en intégrant vos souhaits de carrière mais aussi vos chances d’être invités en entretien. L’invitation aux entretiens est en effet la première barrière de sélection, la plus incontrôlable et sans doute la plus frustrante pour les candidats refoulés, puisque ces derniers n’ont pas l’opportunité de se mesurer aux challenges des entretiens.

Heureusement, la situation s’améliore, même en France, où la culture des cabinets de conseil est plus élitiste qu’ailleurs. Désormais, le nombre d’écoles cibles pour les recrutements juniors/sorties d’école s’ouvre peu à peu, mais c’est surtout par la montée en puissance des recrutements de profils ayant au moins 2-3 ans d’expérience professionnelle que les perspectives d’entrer dans les meilleurs cabinets de conseil sont aujourd’hui réalistes et réalisables pour un grand nombre de jeunes cadres. Ceci étant dit, voyons ce qui fait la spécificité de ces entretiens d’embauche pas comme les autres…

Une épreuve de mise en situation professionnelle : l’étude de cas

Quasiment chaque entretien dans le conseil contient une épreuve coriace et redoutée de la plupart des candidats : l’étude de cas. Une étude de cas est une mise en situation construite autour d’une problématique business dans un temps limité et à traiter face à l’examinateur. La variété des sujets est à peu près aussi large que l’imagination et l’expérience des consultants, et très souvent, les examinateurs interrogent les candidats sur des études de cas issus de leurs propres projets réels.

L’étude de cas doit impérativement se préparer avec professionnalisme, car les taux de réussite des candidats qui se présentent en « touristes » sont extrêmement faibles, pour ne pas dire nuls. Il y a beaucoup à dire sur les approches de préparation des études de cas. Disons simplement qu’aujourd’hui, les méthodes mécaniques avec application de cadres de raisonnement tous faits ne sont plus suffisants. La diversité des thématiques possibles sur le fond et les différentes formes que peuvent prendre les études de cas – cas écrit, cas oral, cas sur ordinateur… - militent pour une approche transverse de résolution, c’est-à-dire une approche qui ne dépende pas d’un type de cas particulier.

En moyenne, la préparation aux études de cas compte à peu près pour un tiers de la préparation globale des candidats, un second tiers étant dédié aux activités en lien avec le réseau professionnel et le dernier tiers étant consacré à la partie interpersonnelle des entretiens.

Des standards plus élevés que la moyenne concernant la présentation personnelle

La présentation personnelle est souvent maîtrisée par les candidats d’écoles de commerce pour un emploi de type manager. Tous les étudiants savent en effet rédiger leur cv, leur lettre de motivation et se mettre en valeur lors d’un entretien de recrutement. Le gros problème, c’est que les standards sur ce volet sont extrêmement élevés dans les cabinets de conseil, bien plus élevés que ceux des Grandes Ecoles par exemple. Ces standards élevés résultent en partie de la nature même du travail de consultant, qui est amené à se présenter des dizaines de fois lors de ses missions.

Dans ce cadre, il ne faut pas seulement répéter son cv ou sa lettre de motivation, il faut apprendre à raconter son histoire académique et professionnelle. Cette dimension des entretiens est souvent celle où les candidats peuvent marquer le plus de points, car elle a un avantage de taille : il est possible de la préparer de A à Z, contrairement à l’étude de cas qui comporte toujours une part d’inconnu.

Si vous êtes intéressés par une carrière dans le conseil dans un pays francophone, il y a une excellente nouvelle qui ne durera pas éternellement : bien que le niveau de sélection soit extrêmement élevé, la majorité des candidats ne sont pas correctement préparés aux challenges des entretiens dans les pays francophones. Aux Etats-Unis, un candidat type a accès à un grand nombre d’ouvrages de préparation dans sa langue, les Business School incluent des formations spécifiques pour préparer les études de cas et il est fréquent de faire appel à des professionnels pour réaliser des mises en situation ou Mock Interview. Ces outils et processus de préparation constituent la norme outre-Atlantique.

Une étude de l’University Northwestern montre par exemple qu’en plus des cours intégrés aux programmes de ses MBA, les candidats consacrent en moyenne plus de 50 heures à se préparer aux entretiens dans les cabinets de conseil. En France, les candidats étant très peu préparés aujourd’hui, une stratégie gagnante aujourd’hui consiste à se préparer en professionnel à ce processus de recrutement. En visant des standards de préparation américains, vous serez largement au dessus de la compétition et vous pourrez faire mentir les statistiques qui rappelons-le, montrent que plus de 90% des candidats ratent ce type d’entretiens.

Victor Mamou AUTEUR : Victor Mamou

Victor Haim Mamou, normalien, PhD, MBA du Collège des Ingénieurs, ancien consultant au Boston Consulting Group est le fondateur d'etudedecas.fr, le premier site d’accompagnement des candidats aux entretiens dans les cabinets de conseil .

Commentaires