Peu de différences entre les écoles selon une enquête de la CCIP auprès de 200 recruteurs...
Une enquête de la CCIP, réalisée en avril dernier, fait démentir beaucoup de préjugés sur la perception des écoles de commerce dans l'entreprise. L'enquête, réalisée par téléphone auprès de 200 recruteurs sur la période du 13 au 27 avril 2010, montre ainsi que la plupart des recruteurs des entreprises ne font pas de réelle différence entre les écoles de commerce !
Profil des entreprises interrogées
L'enquête de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris nous informe que les entreprises interrogées ont recruté des étudiants dans de nombreux secteurs (marketing, finance, RH...) mais il ressort que les profils les plus souvent recrutés sont ceux des "commerciaux". Il est à noter aussi que les cadres issus des écoles de commerce sont plutôt minoritaires puisqu'ils représentent moins de 25% des cadres de ces entreprises.
Les entreprises des recruteurs interrogés faisaient parties de divers secteurs : industrie (29%), commerce/grande distribution (15,5%), BTP/transport (14%), services (19,5%), banque/finance (6%), conseil/audit (2,5%) et cabinets de recrutement (13,5%).
Concernant les effectifs, 52,5% des entreprises possédaient entre 500 et 999 salariés, 23,7% entre 1000 et 1999 salariés, 15,6% entre 2000 et 4999 salariés et 8,1% plus de 5000 salariés.
La perception des écoles de commerce
Pour commencer, une majorité d'entreprises se déclarent plutôt satisfaites des profils écoles de commerce. Elles mettent en avant la qualité de leur formation. Seuls 17% pensent qu'ils ne répondent pas tellement à leurs attentes. Les raisons sont variées : ils ne seraient pas vraiment adaptés aux besoins de l'entreprise, ils seraient trop "théoriques" pas assez "pratiques" voire ils seraient trop diplômés ou trop chers.
A la question « Pour le recrutement des cadres, faites-vous une distinction entre les différentes écoles de commerce ? », les recruteurs estiment dans leur très grande majorité, qu'il n'existe pas de différence entre les écoles de commerce, que ce soit pour des postes confirmés ou non.
Encore plus intéressant, 85% déclarent ne faire pas de distinction au niveau du salaire d'embauche (ce qui est logique par rapport à la question précédente). Cependant, les très grosses entreprises (plus de 2000 salariés) ont tendance à dire qu'elles ont des "grilles de salaire" en fonction des écoles. C'est également le cas pour les entreprises du secteur bancaire mais uniquement pour les jeunes diplômés.
« La reconnaissance d'une école par le Ministère et dans une moindre mesure le grade de Master, sont les deux seuls aspects qui semblent importants aux yeux des recruteurs. L'appartenance à la Conférence des Grandes Écoles, comme les accréditations internationales et le concours commun ne sont que secondaires voire pas importants pour nombre de recruteurs. Avec un bémol pour les très grosses entreprises (>2000 sal.) qui, en tendance, sont plus attachées à l'appartenance à la Conférence des Grandes Écoles. »
Des différences entre les écoles post-bac et les écoles post-prépa ?
Si les recruteurs font apparemment peu de différence entre les écoles post-prépa, font-ils des différences entre les écoles post-bac et les écoles post-prépa ? Il ressort de l’enquête que les recruteurs ne font pas de différences, dans leur très grande majorité, entre les écoles post-bac et les écoles post-prépa. Cependant, les très grosses entreprises, sont celles qui vont faire le plus de distinction.
Et entre les 3 parisiennes ?
« Peu de recruteurs font de différences entre les 3 "parisiennes" (HEC, ESSEC, ESCP Europe). Ceux qui en voit une, citent principalement le profil des diplômés et les formations proposées. En tendance, c'est dans le secteur du commerce et des services que l'on fait le plus de distinction. »
La perception des classements
Les recruteurs considèrent plutôt que les classements ne sont pas des outils de recrutement. Ainsi seul 1 recruteur sur 10 consulte les classements établis sur les écoles de commerce. Il s'agit surtout de DRH de très grosses entreprises (>2000 sal.).
Quand une école de commerce est classée 36ème sur 40 dans Le Point, est-ce une mauvaise école ?
« Sachant qu'il existe près de 200 écoles de commerce, pour les ¾ des recruteurs faire partie des 40 écoles classées par Le Point est quand même gage de qualité. Une école classée 36ème sur 40, n'est donc pas considérée comme une mauvaise école.
En fait, le plus souvent, les indicateurs qui entrent en compte dans le recrutement sont le savoir-être et l'expérience des candidats. S’ils veulent vraiment juger de la qualité d'une école, les recruteurs vont plutôt se fier à des sources professionnelles qu'ils connaissent : les anciens élèves qui travaillent dans leur entreprise, la réputation des professeurs, le nom des entreprises qui sont partenaires de ces écoles…
Pour les recruteurs qui évoquent des classements, ceux-ci ont des grilles de rémunération en fonction des écoles. Mais le phénomène est marginal et touche des secteurs particuliers comme l'audit ou des très grosses entreprises. Ce qu'il faut retenir aussi est qu'il s'agit de classements internes et non des classements de la presse et qu'il n'y a pas de relation entre eux.
Ceci laisse donc finalement une chance à des candidats d'écoles moins cotées et comme on l'a vu sans grand apriori entre écoles post-bac et post-prépa. Car bien que les recruteurs savent que certaines écoles sont meilleures que d'autres, ce n'est pas ce qui est le plus important à leurs yeux. »
source : extraits de l'enquête réalisée par la CCIP
Fondateur d'Ecoles2commerce.com et diplômé de GEM. Je blogue sur le monde des grandes écoles de management et m'intéresse particulièrement au web, à l'innovation et au monde de l'entrepreneuriat.
