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Interview avec Matthieu Dubost, professeur agrégé et spécialiste du Tage Mage

Il nous a semblé intéressant de commencer une nouvelle série d'interviews avec des professeurs. L'occasion pour vous d'avoir l'avis de spécialistes de la préparation aux concours. Avec Matthieu Dubost, nous nous attaquons aujourd'hui au test du Tage Mage !

Bonjour Matthieu, peux-tu nous parler un peu de toi et revenir sur ton parcours jusqu’à présent ?

Matthieu : J’ai un parcours assez académique : classe prépa au lycée Henri IV, ENS Lyon, agrégation et doctorat de philosophie. Je me suis spécialisé notamment dans les questions de logique. J’enseigne aujourd’hui en classes préparatoires au lycée Daniélou (Rueil) et Sainte-Marie (Neuilly) et j’écris pas mal d’ouvrages, soit de concours, soit de recherche.

Comment en es-tu venu à t’intéresser au test du Tage Mage ?

Matthieu : J’ai fait des maths encore trois ans après le bac et mon doctorat portait en partie sur la logique, aussi était-il tentant d’aller voir du côté des tests psychotechniques… Et puis le raisonnement comme la langue française sont des passions ! J’y ai vu une autre façon de pratiquer la réflexion que j’adore ! L’autre raison, c’est que les étudiants que j’encadrais en prépa HEC me l’ont demandé. Cela fait maintenant pas mal d’années que je pratique ces tests, pour les livres, les Ecoles de commerce et les élèves de CPGE qui passent l’ESSEC, le Tage Mage ou le GMAT.

Quelles sont les difficultés principales de ce test pour les étudiants ?

Matthieu : Elles sont très variables. Pour certains, la difficulté est de passer à une forme d’examen à laquelle ils ne sont pas habitués : QCM, schémas, temps ultra limité, etc. Pour d’autres, c’est de reprendre les notions de mathématiques élémentaires qu’ils ont délaissées depuis un certain nombre d’années. Enfin, je dirais que le problème récurrent, c’est la gestion du temps, non seulement celui de l’épreuve mais aussi de la préparation tout au long de l’année. Entre ceux qui s’y prennent trop tard, ceux qui travaillent tous les livres et qui font tous les stages, il faut parfois les tempérer et rappeler quelques règles de bon sens.

En dehors de cela, ce qui d’après les étudiants devrait être très compliqué l’est souvent beaucoup moins : ils s’adaptent très vite aux séries numériques et verbales par exemple, et ils sont loin d’ignorer les règles de la langue française dans l’épreuve d’expression. Qu’ils se rassurent bien sur ces points-là ! Le tout c’est de repérer assez vite ses points faibles pour se consolider.

Comment se préparer au mieux selon toi ? Et que penses-tu des instituts de préparation privés au Tage Mage ?

Matthieu : Pour ce test comme pour tous les autres, « tous les chemins mènent à Rome ». Je pense que la première chose à faire, c’est de regarder les annales de la FNEGE qui comportent toutes les informations pratiques indispensables. En deuxième lieu, j’aurais tendance à dire qu’il faut se concentrer sur un, deux ou trois livres au maximum, mais guère plus, en fonction du temps dont on dispose. Beaucoup de difficultés peuvent être levées par le travail personnel, la révision des bases que les manuels proposent et par l’approfondissement des questions non réussies. Pour le choix de ces livres, il faut préférer les livres de professeurs reconnus par l’Etat (CAPES, agrég) ou ceux des universitaires (doctorat). Et pour bien s’en servir, rien ne vaut le travail régulier : plutôt quelques heures par jour pendant 3 mois que 12 heures quotidiennes pendant deux semaines !

Tu m’interroges au sujet des organismes de cours. Je me contenterai de faire quelques constats. Je crois qu’aucun d’eux ne ralentit les candidats mais je suis toujours surpris de voir le peu de vrais professeurs qui interviennent dans ces stages. Je crois que le minimum, c’est d’exiger des certifiés, des agrégés ou des docteurs. Certains organismes suivent cette règle, d’autres non, malheureusement pour des raisons financières. J’observe enfin que la plupart de ces boîtes publient des chiffres qu’aucun Ministère ne vise. J’ai entendu parler d’une seule entreprise à ce jour qui dit passer par un huissier mais je n’ai pas vérifié l’information. Je constate enfin que certains réussissent parfaitement sans ces stages et que les directeurs d’écoles de commerce déplorent leurs prix.

Je crois que tu es professeur dans une classe spéciale à Rouen Business School, qui prépare aux admissions parallèles. Peux-tu nous en dire plus ?

Matthieu : Je collabore avec Rouen Business School et plus largement avec le groupe Ecricome depuis plusieurs années. Les écoles ont parfois l’obligation ministérielle de préparer les admis en post-bac à leur propres concours où il y a du Tage Mage pour les faire évoluer. J’anime aussi plusieurs journées portes-ouvertes chaque année. C’est ainsi que je présente ces épreuves sur des durées très variables : de 8 à 30 heures, cela dépend. Cela fait maintenant 4 ans que je fais cela à RBS et un certain nombre d’anciens ont pu ainsi décrocher les concours Tremplin ou Passerelle. C’est aussi l’occasion pour moi de vérifier la qualité de mes tests auprès des étudiants.

Pour finir, quels conseils as-tu envie de donner à un étudiant qui s’apprête à se lancer dans la préparation du Tage Mage ?

Matthieu : Tout d’abord, aucun concours n’est impossible ! La confiance en soi est la règle de toute réussite. Comment la renforcer ? En observant que d’autres ont connu ou connaissent les mêmes difficultés, et surtout que rien ne résiste au travail. Le plus simple est de s’organiser un planning de travail en ne s’y prenant pas au dernier moment. Au bout de quelques jours, le candidat verra lui-même ce qui pose problème. C’est alors qu’il aura intérêt à se demander ce qui peut être amélioré plutôt que d’abandonner, comme je le vois malheureusement parfois, ou de se dire qu’on mise sur certaines questions et non sur d’autres.

Enfin, il s’agit d’avancer dans les ouvrages ou de profiter des Tage Mage blancs. Là encore, « doucement mais sûrement », en prenant d’abord son temps puis en arrivant doucement au format de l’épreuve. Si au terme de tout cela quelques questions résistent (du style : je déteste les exercices de généalogie, ou bien je me trompe toujours sur les problèmes d’inéquations !), on peut alors adopter des tactiques simples en se concentrant sur les problèmes que l’on maîtrise. Mais là encore, il ne faut pas refuser l’obstacle trop tôt ! Enfin, il faut surtout être très en forme le jour de l’épreuve !

Bonne chance à tous les lecteurs du site !

Merci Matthieu pour cette interview très intéressante ! Je vous invite aussi à jeter un oeil à nos articles de préparation et de conseils sur le Tage Mage. Et bon courage à ceux qui passent le Tage Mage bientôt !

Sébastien Lardez AUTEUR : Sébastien Lardez

Fondateur d'Ecoles2commerce.com et diplômé de GEM. Je blogue sur le monde des grandes écoles de management et m'intéresse particulièrement au web, à l'innovation et au monde de l'entrepreneuriat.

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