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Les dernières innovations de Grenoble Ecole de Management

J’ai eu récemment l’occasion de m’entretenir au téléphone avec Jean-François Fiorina, le Directeur Adjoint de GEM et Directeur de l’ESC Grenoble. Nous avons discuté des dernières nouveautés lancées par l’école et des innovations pédagogiques testées actuellement par l’école grenobloise.

Mr Fiorina, GEM vient d’annoncer le lancement d’un nouveau Mastère Spécialisé sur le Big Data, le sujet dont tout le monde parle en ce moment. Pouvez-vous nous en toucher deux mots ?

Jean-Francois Fiorina : Oui effectivement, on lance ce nouveau programme Big Data tout en sachant qu’on avait déjà un petit frère dans ce domaine avec le MS en intelligence informatique et décisionnelle, créé en 2002. Cela entre dans le champ d’expertises de l’école, avec le management de la technologie et de l’innovation.

On s’est bien rendu compte qu’il y avait aujourd’hui une transformation dans les entreprises, un vrai besoin de profils qualifiés, à la fois techniciens et managers, et que le Big Data devenait une nouvelle source de croissance. D’ailleurs, j’ai rédigé un billet à propos du Big Data sur mon blog, et depuis la rentrée, c’est l’article qui a été le plus lu et partagé sur les réseaux sociaux. Cela montre bien que le sujet intéresse.

Comment va-t-il se dérouler ? Quel type de profils recherchez-vous ?

Jean-Francois Fiorina : Nous lançons ce programme « Big Data : Analyse, Management et Valorisation Responsable » avec l’Ensimag, un partenaire historique de l’école. Ce nouveau partenariat s’inscrit bien dans notre plan stratégique avec le projet GIANT. En ce qui concerne le contenu et la structure du programme, c’est le modèle classique du Mastère Spécialisé à Grenoble Ecole de Management, avec une combinaison de cours et de périodes en entreprise. D’ailleurs, en parlant d’entreprises, Oracle et IBM soutiennent le lancement de ce Mastère Spécialisé Big Data. Des cabinets de conseil en technologie et conduite du changement ont aussi manifesté leur intérêt pour le programme.

L’une des particularités de nouveau MS est de s’intéresser aussi à l’éthique et de réfléchir sur cette nouvelle notion de Big Data. On a beaucoup parlé de la problématique du respect de la vie privée récemment dans l’actualité, ce sera un des modules. Pour les candidats, nous recherchons une diversité de profils, des ingénieurs, des managers... L’idée, c’est de former des spécialistes capables de constituer des entrepôts de données, de créer des tuyaux de transmission, de créer des modèles d’analyse et de tableaux de bords mais aussi de gérer des équipes au cours d’un projet…

En parlant de partenariats, GEM a signé un accord d’échanges de spécialisations avec l’EM Normandie et l’ESC Dijon, deux écoles Passerelle…

Jean-François Fiorina : Oui, ce sont deux écoles avec lesquelles nous travaillons d’une manière plus ou moins directe. L’ESC Dijon surtout dans le cadre de Passerelle car Stephan Bourcieu est dans le bureau à mes côtés. Avec l’EM Normandie bien sûr, c’est le nouveau campus en commun à Paris. En bref, les relations sont bonnes et on partage beaucoup de choses. En fait, on a souhaité créé quelque chose de simple. Nous voulions créer de la valeur pour nos écoles et pour les étudiants. Donc chaque école va offrir des places pour aller étudier dans un programme MS d'une autre école partenaire (vin pour l’ESC Dijon, innovation et technologie pour GEM, logistique pour EM Normandie…).

D’accord, sinon GEM est en train de franchir le pas des MOOCs ?

Jean-François Fiorina : Oui, nous avons lancé notre premier MOOC au moment du festival de géopolitique du mois d’avril. Les cours ont débuté il y a quelques jours. C’est un MOOC qui s’intitule penser global. L’objectif, c’est de s’inscrire comme une grande marque internationale, et de contribuer à la diffusion des connaissances. On se devait de franchir le pas des MOOCs, d’autant plus que nous avons une forte tradition d’innovation pédagogique à l’école. Et puis, c’est la continuité des cours mis en place sur Itunes. Nous allons également lancer un MOOC sur le management de l’innovation, un autre sur la méthode de la thèse dans la recherche, et un 2e MOOC en géopolitique.

Concernant l’innovation pédagogique, GEM dispose d’un learning lab avec un parcours spécifique à l’école, le parcours Ulysse. En quoi est-il innovant ?

Jean-François Fiorina : C’est un parcours en première année dans lequel le contenu est identique mais structuré et vu d’une autre manière. En effet, les étudiants commencent par un stage, travaillent en équipes projets et assistent à des conférences. Ils alternent les cours classiques, les salles de classes avec des tableaux interactifs, les échanges par visio-conférences, la découverte de nouveaux outils comme les imprimantes 3D… Le parcours Ulysse est une des composantes de notre learning lab. Mais attention, notre approche n’est pas non plus de tout changer. Pour le moment, je suis attaché à ce qu’il y ait différents types de parcours avec différents cycles pédagogiques parce qu’il y a une grande diversité de profils à l’école. En fait, on est plus dans la multiplicité de situations pédagogiques. Et puis, c’est au professeur de voir quelle est la pédagogie la plus optimale pour les étudiants et dans laquelle il se sent le plus à l’aise.

Qu’est-ce que ça change dans le travail des étudiants ? Qu’est-ce que cela provoque chez eux ?

Jean-François Fiorina : Cela provoque plus de créativité, plus de questions, cela provoque également chez eux plus de travail en amont. Parce que lorsqu’on arrive dans ce type de cours, il faut être préparé. On devient acteur des choses et surtout il se peut qu’on occupe différentes postures pendant un cours. Dans l’école du futur, les étudiants devront être mis en permanence en situation. Je prends souvent cette comparaison avec un interne en chirurgie. Quand il arrive le matin, il ne sait pas s’il va opérer une appendicite, une fracture ou une opération plus lourde.. En fonction des cours et des modules choisis, l’étudiant sera challengé pour tester son esprit critique, son goût pour la recherche et ses capacités d’analyse.

Dans votre nouveau plan stratégique dévoilé il y a quelques semaines, vous parlez de devenir une “School for business”. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

Jean-François Fiorina : L’idée, c’est que nous souhaitons montrer, modestement à notre échelle, que nous pouvons avoir un impact sur les débats de société, que notre école est ouverte sur le monde qui l’entoure. A GEM, on le voit par exemple avec le festival de géopolitique. Un des exemples précis aussi, c’est la recherche. On ne sait pas comment la valoriser, il faut communiquer sur son utilité et son impact... Les étudiants la voient souvent comme un mal nécessaire pour obtenir des bons points dans les classements. Notre rôle est de leur faire prendre conscience, peut-être, que lorsqu’ils retirent un billet de train à une borne SNCF, derrière il y a eu des chercheurs qui ont réfléchi sur la relation du consommateur à la machine, sur l’impact de la dématérialisation, etc. En clair, nous voulons éviter de nous retrouver dans des citadelles isolées. Et puis, nous avons désormais pour ambition de former des étudiants qui vont en permanence essayer de comprendre la société et la faire bouger.

Dernière question Mr Fiorina, l’école vient de changer de charte graphique, pourquoi ce nouveau logo ?

Jean-François Fiorina : On en avait marre du dauphin… (sourire). Non, sans blaguer je crois qu’il est naturel que le logo évolue avec l’école. Nous avons souhaité mettre en avant Grenoble, car c’est une ville connue à l’international, avec une valeur ajoutée notamment pour la technologie. Et puis je suis intiment convaincu qu’enseignement supérieur et territoire doivent rester très liés.

Cet article est sponsorisé par Grenoble Ecole de Management.

Sébastien Lardez AUTEUR : Sébastien Lardez

Fondateur d'Ecoles2commerce.com et diplômé de GEM. Je blogue sur le monde des grandes écoles de management et m'intéresse particulièrement au web, à l'innovation et au monde de l'entrepreneuriat.

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