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Interview avec Pierre-Gaël Pasquiou

Cette semaine, nous partageons avec vous une interview réalisée avec Pierre-Gaël Pasquiou, ancien Community Manager de l'EM Strasbourg et actuellement en échange à l'université EAFIT en Colombie, pour y préparer un MBA. L'occasion pour Pierre-Gaël de nous faire part de son avis sur l'EM Strasbourg, de nous parler de son expérience actuelle en Colombie ainsi que de revenir sur son expérience de Community Manager.

Salut Pierre-Gaël ! Pour commencer cette interview, peux-tu revenir rapidement sur ton parcours ?

Pierre-Gaël : Alors, j’ai eu un parcours un peu particulier, après avoir effectué une bonne partie de ma scolarité à l’étranger j’ai décidé de faire un bac technologique en hôtellerie (Lycée Hôtelier de Dinard), j’ai effectué un BTS MUC (Management des Unités commerciales) pour ensuite passer les concours en admission parallèle. J’ai intégré l’Ecole de Management Strasbourg où j’ai eu la chance de travailler par la suite comme community manager. Aujourd’hui je suis en Colombie, à Medellin où je fais un MBA.

Avec le recul d’étudiant de 3e année, que penses-tu objectivement de ton école, l’EM Strasbourg ?

Pierre-Gaël : L’étudiant ou l’ancien étudiant qui dit que son école est parfaite est malhonnête. Je ne vais pas sortir le discours classique que je peux lire à droite et à gauche sur le web.

Dans l’ensemble je suis très satisfait de ma scolarité à l’EM Strasbourg, l’école m’a offert ce que j’attendais en priorité d’une école de commerce : Un socle académique solide savamment dosé avec une formation professionnalisante. Je me suis vraiment épanoui dans cet établissement, j’ai énormément participé à la vie associative (comme président de la fédération), j’ai eu la chance de faire un stage à l’ambassade de France à Santiago au Chili, j’ai également travaillé avec une entreprise alsacienne qui s’exportait au Brésil, j’ai assisté à des conférences avec des intervenants de renom comme Barack Obama, etc. Donc clairement faire ma scolarité à l’EM Strasbourg est une décision que je ne regrette absolument pas.

Si je dois reprocher quelque chose à cette école, et je vais faire grincer des dents, ce sont ses frais de scolarité. L’école étant la moins chère, ça devient un argument qui revient souvent et aux dépens de nombreux autres atouts, mais surtout si elle veut concurrencer les autres écoles (ou du moins continuer à grimper) il faudra qu’elle dispose de budgets similaires. La qualité est là, reste à disposer des budgets nécessaires pour le faire savoir à la planète entière.

Quels parcours et spécialités as-tu choisi pendant ton cursus et qu’en as-tu pensé ?

Pierre-Gaël : Je n’ai jamais vraiment accordé d’importance aux spécialités, ou du moins bien moins que mes camarades de classe. Je ne crois pas, et ça n’engage que moi, que la spécialité d’un étudiant en école va conditionner la carrière de celui-ci. Alors bien sûr quelqu’un qui veut travailler comme trader a plutôt intérêt à faire une spé finance, mais dans l’ensemble je crois qu’il est important d’avoir une vision la plus large possible.

La spécialité qui me correspondait le plus était marketing stratégique, j’ai vraiment apprécié les modules mais j’ai toujours fait en sorte que mon parcours soit composé de différents modules pour garder une vue d’ensemble.

Pendant ta césure, tu as occupé le poste de Community Manager pour l’EM Strasbourg avec succès. D’où vient cette passion pour le web et les réseaux sociaux ? Quel était ton « job » au quotidien ? Quel bilan tires-tu de cette expérience ?

Pierre-Gaël : Merci pour la mention «Succès» ! Comme je disais plus tôt, j’ai fait une partie de ma scolarité à l’étranger et je suis rentré en France. Donc le web et les réseaux sociaux ont toujours été pour moi un moyen de rester un contact avec mes amis, ma famille et mon pays. Après il est certain que je n’étais pas obligé pour autant de m’y passionner autant, mais très vite j’ai eu le goût de fouiller et bricoler ces outils à ma disposition.

«Au quotidien» ne fait pas vraiment partie du vocabulaire du community manager mais si je dois résumer en bref mes missions : Trouver et comprendre nos communautés, mise en place d’une stratégie de communication via les réseaux sociaux, alimentation des comptes, échange avec nos communautés, veille et faire parler de l’EM Strasbourg. J’ai aussi très vite organisé des conférences sur le thème du community management, j’ai également organisé des ateliers pour apprendre à utiliser Twitter de façon pro, j’intervenais également sur un cours de e-marketing et j’étais régulièrement invité pour présenter mon travail lors de diverses conférences.

Cette expérience est sans aucun doute l’une des plus enrichissantes que j’ai eue. Etre l’un des premiers community manager d’une école de commerce et certainement le plus jeune ça met la pression mais le champ de travail est sans limite. Ma direction me faisait entière confiance, j’avais des responsabilités importantes, j’ai eu l’occasion de me frotter à pas mal de journalistes, entreprises et directeurs d’écoles. Je ne pouvais pas me permettre de faux pas, du coup j’étais vraiment à 300% dans ce travail, je ne compte pas les weekends et les vacances que j’ai oublié mais les résultats étaient là et c’était pour moi le plus important.

Quels sont tes objectifs à court et moyen terme ? Est-ce que tu cherches d’autres expériences dans le Community Management ?

Pierre-Gaël : Mon objectif principal est de rester dans le milieu de l’enseignement supérieur. J’ai eu plusieurs propositions d’embauches, pas nécessairement dans l’enseignement supérieur, parfois dans le community management, parfois dans d’autres domaines.  Je veux me laisser un peu de temps pour bien prendre ma décision et également regarder ce que le marché peut m’offrir. Dans n’importe quel cas je ne crois pas vraiment pouvoir quitter un jour certaines missions du CM, par exemple je n’ai jamais réussi à arrêter de faire ma veille sur le milieu des écoles de commerce. Certains écoutent la radio le matin, d’autres lisent le journal, moi je fouille le web des dernières news des écoles.

En ce moment, tu es en échange dans une université en Colombie pour obtenir un MBA. Pourquoi avoir choisi de passer un double diplôme et pourquoi avoir choisi la Colombie comme destination ?

Pierre-Gaël : Faire une année à l’étranger est obligatoire dans le cursus de l’EM Strasbourg, alors quitte à partir autant faire un double diplôme ! Faire un MBA me permettait d’avoir une vision encore plus stratégique des choses mais surtout de me retrouver en cours avec des cadres d’un autre pays.

Pour ce qui est de la destination, je ne voulais pas faire un échange «classique» l’Australie, les US, oui c’est sexy mais d’après moi l’avenir ne se trouve pas dans ces pays. Depuis la France la Colombie se limite à Ingrid Betancourt, Pablo Escobar et les FARCS. Pourtant, en plus d’être un pays magnifique, c’est un pays qui est en train d’éclore alors que les nôtres sont en déclins. Voir cela de l’intérieur est très formateur.

Quelles sont tes premières impressions sur ton université en Colombie (EAFIT) ?

Pierre-Gaël : On ne peut pas s’attendre à trouver une université comme EAFIT, quand on vient en Colombie. Plus moderne que beaucoup des écoles de commerce que je connaisse, des amphis équipés high tec, des plantes vertes partout, des écrans avec les comptes Facebook, Twitter de l’univ, les cours de la bourse, des restaurants, des cafés, une bibliothèque gigantesque et même des agences de voyages !

Indépendamment des infrastructures qui se justifient par des frais de scolarité très élevés, la pédagogie est totalement différente et permet de compléter opportunément une formation française. Les ressources financières élevées ont aussi un impact sur les équipes d’enseignants, où les chercheurs occupent une bonne place. La plupart ont fait leur 3ème cycle dans de très bonnes universités américaines ou anglaises et les professionnels qui interviennent à titre d’experts sont tous diplômés de 2ème ou 3ème cycle.

Un nouveau réseau social à destination des étudiants et des jeunes diplômés, Wizbii, a été lancé récemment. Que penses-tu de cette initiative ?

Pierre-Gaël : En France, on manque vraiment de personnes qui sont prêtes à prendre des risques. J’adore ce type d’initiative et je leur souhaite vraiment de réussir. Le défi est dur à relever quand on sait que notre génération n’aime pas les réseaux sociaux professionnels, mais s’ils arrivent à inverser la tendance en faveur de leur réseau social ça peut vraiment cartonner.

Pour finir, as-tu quelques conseils pour aider les étudiants à trouver un stage ou un job grâce aux réseaux sociaux ?

Pierre-Gaël : La majorité des étudiants n’utilisent pas le potentiel des réseaux sociaux pour trouver un stage ou un job. Dans le meilleur des cas ils ont un compte Viadeo où ils balancent leur CV.

Conseil n°1 : Facebook peut servir à autre chose que de mettre les photos de votre dernière beuverie.

Conseil n°2 : Twitter ne sert pas uniquement à signaler à vos followers que vous regardez la nouvelle star et que vous adorez Marjorie (désolé je ne suis pas très à jour)

Conseil n°3 : Viadeo n’est pas une simple base de données de CV.

Soyez plus présent, échangez, partagez et surtout soignez votre image en ligne. Google peut être votre meilleur ami comme votre pire ennemi. Je me souviens d’un ami pour lequel une recherche sur son nom dans Google donnait «Fan de *** en soirée» il a eu un mal fou à faire enlever ça.

Remerciements à Pierre-Gaël Pasquiou pour cette interview.

Sébastien Lardez AUTEUR : Sébastien Lardez

Fondateur d'Ecoles2commerce.com et diplômé de GEM. Je blogue sur le monde des grandes écoles de management et m'intéresse particulièrement au web, à l'innovation et au monde de l'entrepreneuriat.

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