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Ma césure au Congo !

Cette semaine, nous interviewons Elodie, qui a fait une césure un peu particulière puisqu’elle a passé 6 mois au Congo chez Total. Retour sur une expérience… dépaysante !

Salut Elodie, est-ce que tu peux te présenter rapidement à nos lecteurs ?

Elodie : Bien sûr, alors je m’appelle Elodie et j’ai 23 ans. J’ai intégré GEM en 2008 après une prépa ECT. En 2ème année, j’ai suivi les majeures du parcours Audit et Expertise Comptable plus quelques cours en Finance.

Je viens de terminer ma derniere année durant laquelle j’ai suivi le parcours d’expertise en Business Intelligence (Informatique Décisionnelle) en partenariat avec l’EMSI (Ecole de Management des Systèmes d’Information). C’est mon côté un peu geek :)

Comment as-tu trouvé cette césure au Congo ?

Elodie : Par hasard ! Je venais de rentrer de Grenoble et tous mes camarades de classe avaient déjà trouvé leur césure dans un des Big 4 depuis 3 mois et moi je n’avais même pas commencé à chercher ! L’audit financier ne m’intéressait pas. Je cherchais une mission orientée amélioration de processus/contrôle interne. J’ai donc commencé à postuler à des stages en audit interne/contrôle interne. Dans ma recherche, je suis tombée sur une offre de stage pas très bien décrite sur le site carrières de Total. Seul le titre était un peu explicite et encore : Méthodes Cost. Je me dis why not, je postule donc un lundi, sans grande ambition ni attente. J’en rigole avec mes parents et mes amis. J’ai eu le droit à des blagues du style Elodie au Congo (cf Tintin au Congo) et j’en passe.

Mais surprise, le vendredi matin de la même semaine, j’ai un entretien téléphonique d’une dizaine de minutes avec un responsable de la filiale puis quelques heures plus tard, une RH me rappelle pour me dire que j’ai le stage et que le départ est prévu dans 1 mois. J’étais tellement surprise, que j’ai dit oui tout de suite, sans vraiment réfléchir. En raccrochant, j’ai réalisé. Quand j’ai annoncé la nouvelle à mes parents, je vous dis pas la tête qu’ils ont fait :”Quoi ? Au Congo ? C’est une blague ?”. Mes amis aussi m’ont dit que j’étais complètement folle de partir là-bas, que c’était la guerre, dangereux etc. Alors que c’était tout le contraire. Comme quoi on se fait rapidement de fausses idées sur l’Afrique.

Pourquoi une césure à l’étranger ? Pourquoi le Congo ? Est-ce que tu as hésité entre plusieurs destinations ?

Elodie : A vrai dire, je n’avais pas du tout envisagé de faire une césure à l’étranger. Je prévoyais de faire un échange académique pour valider le GMP (Global Manager Program) obligatoire pour obtenir le diplôme. Ça a été un pur hasard. Je n’avais pas choisi la destination non plus. Je ne savais même pas de quel Congo il s’agissait, ni même où cela se situait exactement sur une carte.

Après avoir accepté ce stage, une banque d’affaires au Luxembourg m’a rappelée puisque j’y avait postulé pour une mission d’un an en audit interne. C’était le seul autre stage à l’étranger auquel j’avais postulé. Mais encore une fois, n’ayant pas pour objectif de faire ma césure abroad, j’avais postulé pour l’offre et non la destination.

Quelles étaient tes missions chez Total ? C’était intéressant ?

Elodie : Comme je l’ai dit plus haut, la description du poste était vraiment courte et pas très explicite. A mon arrivée, je ne savais absolument pas ce que j’allais faire. Mes missions se sont centrées autour de 3 axes principaux :

  • Cost control : suivi des coûts des opérations d’exploration et de production (justification écarts budget/prévisionnel/réel)
  • Comités partenaires : préparation de l’ensemble des états financiers relatifs aux coûts engagés sur les champs pétroliers opérés par Total. Ces états sont présentés durant des comités partenaires où sont réunis les big boss des entreprises partenaires (Exxon, Eni etc.) et les autorités locales (ministères et compagnie nationale)
  • Best pratices : développement de référentiels et de méthodes liées au métier de cost control. Les missions étaient très formatrices car j’ai travaillé dans un environnement exigent et avec des personnes hautement qualifiés.

C’était impressionnant. Au-delà des tâches, ce qui était vraiment intéressant, c’était de découvrir l’industrie pétrolière: c’est un milieu très particulier avec ses propres règles et son propre mode de fonctionnement. J’ai donc découvert tout ça, je suis même allée sur des sites offshore et onshore. Vraiment incroyable.

     

Comment est organisée l’entreprise au Congo ? Et quels avantages sont offerts aux stagiaires ?

Elodie : Total a 2 sites à Pointe-Noire : un en centre ville et un autre sur le port (base industrielle). Le premier site regroupe une partie des fonctions support (Finance, Administratif, RH) et les départements d’études (géosciences et réservoir). La base industrielle est composée de tous les départements liés aux opérations (forages, travaux, supply, logistque) et le département informatique. Une partie de mon département était situé à la base industrielle car plus près des opérationnels. Je faisais des A/R entre les 2 sites de temps en temps.

Concernant les avantages, pour les stagiaires, on reçoit une indemnité par le siège du groupe selon les grilles en vigueur. Sur place, j’ai eu droit à ce qu’on appelle des I.V.L (Indemnités de Vie Locale) et j’étais logée 3 mois en hôtel puis 3 mois dans un appartement (2 chambres, salon, cuisine, tout équipé). J’avais aussi accès au restaurant de l’entreprise, piscine, salle de sport etc. À mon arrivée, j’avais un chauffeur pendant 1 semaine le temps de me repérer. Pour être un peu plus concrète, je touchais en net: 822€ du siège + 700€ par la filiale. Donc au total environ 1500€/mois.

    

Qu’est-ce qui t’as frappé pendant ce stage, en comparaison avec les autres stages que tu as pu faire en France par exemple ?

Elodie : Ce qui m’a vraiment frappé ce sont les méthodes de travail et la qualification des collaborateurs. Tout est très direct, sans trop de langue de bois. On ne passe pas par 4 chemins pour dire les choses et on n’envoie pas 100 mails de relance pour avoir 1 information. On se déplace dans les bureaux en face à face. Et donc tout est plus efficace que dans certaines entreprises en France. Puis, tous les collaborateurs avec lesquels j’ai travaillé étaient vraiment très bons, avec des parcours impressionnants. Certains venaient d’HEC, des Mines, Polytechnique et avaient des expériences dans de très grandes entreprises. Des ingénieurs ont pris le temps de m’expliquer leur métier et de me parler des projets sur lesquels ils travaillaient : je connaissais ces projets puisque je contrôlais leur budget ! C’était très proche du terrain et les gens sont vraiment passionnés.

Pour finir, que retires-tu de cette expérience ? Qu’as-tu appris ? Qu’est-ce que tu y as découvert ?

Elodie : D’un point de vue professionnel, j’ai appris plein de choses : organisation d’une entreprise, première expérience en contrôle de gestion, découverte de SAP etc. Vraiment intéressant et c’est ce que j’attendais d’un stage. Ça m’a permis de commencer à réfléchir à mon avenir professionnel et à mon avenir tout court ! D’un point de vue personnel, ça été une très grande expérience pour moi : j’ai rencontré des gens de tous horizons (congolais, italiens, portugais, iranien, libanais etc.) et ça m’a fait grandir.

Sébastien Lardez AUTEUR : Sébastien Lardez

Fondateur d'Ecoles2commerce.com et diplômé de GEM. Je blogue sur le monde des grandes écoles de management et m'intéresse particulièrement au web, à l'innovation et au monde de l'entrepreneuriat.

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