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L’innovation pédagogique au Groupe ESC Troyes

Il y a quelques jours, je me suis entretenu au téléphone avec Didier Calcei, Responsable du Laboratoire d’Innovation pédagogique du Groupe ESC Troyes. Nous avons parlé ensemble des nouvelles formes d’apprentissages expérimentées à l’école troyenne.

Didier Calcei de l'ESC TroyesBonjour Didier Calcei, vous êtes responsable du laboratoire d’innovation pédagogique du Groupe ESC Troyes. Quel est votre parcours ?

D. Calcei : Bonjour ! J’ai une formation universitaire classique et j’ai obtenu un doctorat en Sciences Economiques qui portait sur une étude des compétitions technologiques avec un regard croisé entre l’économie, la stratégie d’entreprise et l’histoire. Je m’intéresse depuis longtemps à l’innovation et particulièrement aux processus de diffusion des innovations et à la standardisation.

Depuis quelque temps, les processus et modes d’apprentissage m’intéressent fortement. Après avoir travaillé à l’Université de Paris X Nanterre dans le cadre d’un programme en analyse économique du droit, j’ai rejoint le Groupe ESC Troyes en 2006. Aujourd’hui, je suis professeur associé au Département Innovation, Entrepreneuriat & Stratégie et également Responsable du Laboratoire d’Innovation Pédagogique de l’école.

Un laboratoire d’innovation pédagogique ? Comment est venue l’idée ?

D. Calcei : Le Laboratoire d’Innovation Pédagogique est une structure récente au Groupe ESC Troyes puisqu’il a été officiellement ouvert en décembre 2012. A cette époque, je m’intéressais beaucoup aux liens entre la pédagogie et l’innovation. Dans le même temps, le Groupe ESC Troyes souhaitait mettre en place une structure dédiée à l’innovation pédagogique. La création du Laboratoire d’Innovation Pédagogique s’est donc faite d’une manière très naturelle et évidente, une rencontre entre une offre et une demande en quelque sorte. Aujourd’hui, je travaille sur le développement du Laboratoire d’Innovation pédagogique, accompagné d’enseignants-chercheurs du Groupe intéressés par la problématique de l’innovation pédagogique et par l’expérimentation de nouveaux modes d’apprentissage.

Quelle est votre vision de la pédagogie d’aujourd’hui ?

D. Calcei : Je pense que nous vivons une période très stimulante avec les ruptures nées du développement du numérique. Je pense que c’est une bonne chose car la pédagogie revient au centre des discussions dans les écoles. On l’avait peut-être un peu oublié ces dernières années… Or il est fondamental de se poser des questions sur la pédagogie quand on est une école, quand on est un enseignant. Au Groupe ESC Troyes, nous étudions la question et réfléchissons au lancement des MOOCs. C’est clairement un nouvel outil très intéressant pour se former.

Mais qu’est-ce qu’une innovation pédagogique pour vous ?

D. Calcei : Le développement du numérique et l’engouement pour les MOOCs apportent beaucoup de choses et notamment un renouveau de la réflexion pédagogique et des évolutions, révolutions du métier d’enseignant. Mais il existe bien d’autres moyens d’apprendre et de s’enrichir. Pour moi, une innovation pédagogique est tout dispositif encadré dont la finalité est la transmission de connaissances et l’apprentissage. Un exemple d’innovation pédagogique mise en place au Groupe ESC Troyes est la Music Week proposée aux étudiants cette année. Organisée pour les étudiants des trois bachelors du Groupe ESC Troyes, la Music Week a offert l’opportunité aux étudiants d’apprendre à se dépasser par le chant et l’expression :

Cette Music Week a permis aux étudiants de développer leur confiance en eux, leur gestion du stress et leurs facultés de prise de parole en public. Quatorze coaches vocaux étaient présents pour encadrer les équipes d’étudiants dont la tâche était de composer, d’enregistrer et de mettre en scène une chanson. Moi-même, j’apprends le violon depuis deux ans. Au-delà de l’aspect purement artistique, l’apprentissage du violon me permet un transfert dans ma pratique d’enseignant puisque je suis redevenu un étudiant. Par ailleurs, il existe des parallèles entre la musique et le management comme la notion de performance que l’on retrouve dans les deux domaines. On joue plus vite, plus fort de la musique. C’est donc une façon ludique et pertinente d’apprendre - le séminaire de musique s’appelle ainsi « Play », c’est ce qui nous intéresse.

Avez-vous d’autres exemples ?

D. Calcei : Oui, un autre exemple est le projet commun aux étudiants de notre programme grande école et étudiants en design, « les 24h de la créativité ». Les étudiants devaient répondre à un cahier des charges pour construire un évènement se déroulant à Troyes, intégrant les atouts de la ville et les valeurs du Groupe ESC Troyes en 24 heures chrono et en équipes mixtes de designers et de managers. Pour ce faire, l’école a été ouverte pendant la nuit et des ressources ont été mises à la disposition des étudiants y compris une partie du corps professoral ! Ce projet s’inspire des startup-weekend, d’événements comme les hackathon ou Museomix. Ce type de projets est aussi intéressant parce que les étudiants n’ont pas l’habitude de ce format long et dans la continuité. C’est fortement en rupture avec l’enseignement traditionnel.

Depuis maintenant quatre ans, nous avons intégré progressivement dans tous les programmes la pédagogie par le jeu en utilisant des business games, des simulations d’entreprise. Ainsi, les étudiants de tous les programmes du Groupe ESC Troyes participent à des business games intra et inter programmes. Les business games constituent une façon alternative d’apprendre comparativement à la salle de cours traditionnelle.

Etudiants de l'ESC Troyes en salle de cours

D’autres idées pour la suite ?

D. Calcei : Bien sûr, nous avons des projets en phase de réflexion, des projets que nous testerons l’année prochaine et des projets que nous allons améliorer suite à nos premières expérimentations. Le séminaire de musique Play et les 24 heures de créativité sont reconduits mais dans des formules améliorées. Un de mes collègues va tester dans le cadre d’un de ses enseignements la méthode Jacotot du nom de ce professeur qui a fait apprendre le piano à des étudiants alors que lui-même ne connaissait pas le piano !

Article sponsorisé par le Groupe ESC Troyes.

Sébastien Lardez AUTEUR : Sébastien Lardez

Fondateur d'Ecoles2commerce.com et diplômé de GEM. Je blogue sur le monde des grandes écoles de management et m'intéresse particulièrement au web, à l'innovation et au monde de l'entrepreneuriat.

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