Comment j'ai intégré HEC...
Cette semaine, nous donnons la parole à Chloé, actuellement étudiante en dernière année à HEC. Chloé revient sur son expérience en classe prépa et nous explique comment elle a fonctionné pendant ces 2 ans pour finalement réussir à intégrer cette prestigieuse école de commerce qu'est HEC Paris.
Bonjour Chloé ! Peux-tu revenir rapidement sur ton parcours avant de commencer ?
Chloé: Bonjour ! Je suis Chloé, une étudiante d’un petit lycée de région parisienne qui a réussi à intégrer HEC Paris après deux années passées à Grandchamp en section éco.
Lorsque tu es entrée en première année de classe prépa, quelles écoles visais-tu ? Est-ce que ta motivation a toujours été la même du début à la fin ? Est-ce que tu as eu des moments de doute ?
Chloé: En entrant en prépa mon but était d’intégrer une école, si possible de la BCE mais pas forcément. J’ai ensuite visé « un peu plus haut » mais je n’ai jamais vraiment cru à 100% que je serai capable d’intégrer HEC. Le rêve pour moi était déjà d’avoir l’ESCP.
En arrivant en classe préparatoire, je n’avais en fait aucune idée de mon niveau. J’étais la seule de mon lycée à Grandchamp et je n’avais pas envie de parler de ça avec les autres élèves. Les notes sont bien plus basses qu’en terminale, je pensais donc être à la ramasse par rapport au reste de la classe. J’avais même entamé une procédure pour quitter la prépa et intégrer Dauphine. Mes parents m’ont demandé d’attendre le premier concours blanc pour me décider et ils ont eu raison ! C’est en effet à ce moment là que j’ai réalisé que j’étais dans le premier tiers de la classe et que j’ai décidé de persister.
Est-ce que tu penses avoir beaucoup progressé tout au long de ta prépa ? Est-ce que tu as travaillé différemment en 1A et en 2A ?
Chloé: J’ai continuellement progressé au cours de mes deux années. Mon objectif était de grappiller quelques places à chaque concours blanc et c’est ce que j’ai réussi à faire. J’ai fini dans les dix premiers de la prépa toutes sections confondues au dernier concours blanc de deuxième année, une énorme source de motivation pour la dernière ligne droite !
En première année, j’ai cherché à installer de solides bases dans toutes les matières. Pas question pour moi de faire des impasses et de les payer le prix fort un an plus tard. J’ai juste eu du mal à travailler la philosophie de façon sérieuse et appliquée. En deuxième année en revanche, j’ai mis les bouchées doubles en économie et en mathématiques, les deux matières fortes du concours. Mais j’ai aussi cherché à « creuser l’écart » en travaillant à fond le thème de philo et surtout les grandes oubliées des concours, les langues.
Quelles étaient tes techniques pour gérer le stress de la prépa ? Est-ce que tu te donnais du temps pour décompresser ?
Chloé: Mon meilleur atout en prépa a été mon sens de l’organisation. Je suis convaincue qu’il ne faut pas se priver de ce que l’on aime faire pendant deux ans. C’est à mon sens impossible et ridicule. Le tout est en fait de savoir gérer son temps pour profiter au maximum des moments de répit. J’établissais chaque semaine mon planning et réservais des plages fixes pour mon temps libre. Je savais ainsi par exemple que j’étais libre tous les Samedis à partir de 19h30 et que je pouvais sortir avec des amis à condition de ne pas rentrer trop tard, ma plage de travail du Dimanche matin commençant à 10h30. En semaine je m’accordais une pause d’une heure pour dîner. Le temps pour moi de prendre mon repas mais aussi de me détendre en discutant avec des amis ou bien en regardant une série courte.
Est-ce que la prépa a suffit pour intégrer HEC ? Par exemple, est-ce que tu as suivi en plus les cours d’une prépa privée ou est-ce que tu as pris des cours particuliers ?
Chloé: Oui, la prépa suffit pour intégrer HEC ! Je pense qu’il n’est pas nécessaire de prendre des cours particuliers à côté. En fait, je trouve qu’il est bien plus utile de creuser à fond un exercice de mathématiques en cherchant par exemple à extraire les méthodes et les propriétés utilisées que de se rassurer en allant faire quatre exercices supplémentaires sans rien en tirer dans une prépa du soir.
Quelle était ta stratégie de travail ? Est-ce que tu passais plus de temps à réviser une matière plutôt qu’une autre ?
Chloé: Ma stratégie ? L’organisation une fois de plus ! En fixant de plages de travail à heures fixes, on évite de se faire prendre au piège et de travailler une matière quatre heures au détriment des autres parce que l’on veut la creuser au maximum.
Les soirs de khôlles, je ne faisais que reprendre les cours du jour. Je travaillais donc en moyenne trois heures. Les autres soirs, en plus de cette reprise, je faisais les exercices.
Le weekend, je révisais toutes les matières en fonctionnant par grandes plages horaires d’une durée variable d’une matière à l’autre. L’économie et les mathématiques occupaient ainsi des plages de deux heures à deux heures et demi quand la philosophie me prenait une heure et demie et les langues une heure. Je travaillais le Samedi de 13h30 à 19h30 avec une coupure goûter de 30 minutes, ce qui me permettait de faire une grosse plage d’économie ou de mathématiques puis une langue et de la philosophie. Le Dimanche, j’étudiais de 10h30 à 12h30 puis de 13h30 à 18h30 avec là aussi une pause goûter.
J’ai toujours adopté une règle importante : bien manger et surtout bien dormir. Pas question pour moi de me coucher après vingt trois heures en semaine. Si vous dormez bien, vous arrivez plus facilement à vous concentrer en cours et c’est autant de temps que vous gagnez sur vos plages de travail le soir !
Est-ce que tu as des conseils pour réussir l’épreuve de Culture Générale / Philo ? Et est-ce que tu lisais beaucoup de livres en dehors des cours ?
Chloé: J’aurais adoré lire des tas de livres en dehors des cours mais je n’en avais malheureusement pas le temps !
J’ai en fait appris mes cours très scolairement en essayant d’en tirer les notions et concepts d’une part et les références d’autre part. Je suis par ailleurs une grande amatrice de poésie et j’ai appris quelques grands poèmes et grandes citations afin de ne pas toujours donner les mêmes exemples que mon voisin !
Quels sont tes conseils pour réussir l’épreuve de dissertation en AEHSC ?
Chloé: Je pense qu’une bonne dissertation est avant tout une dissertation structurée. Il ne faut pas hésiter à passer du temps à la construction du plan. Je me souviens que je « perdais » environ une heure et demie à penser mon argumentation. A la fin, j’obtenais un plan détaillé et structuré (un paragraphe = une idée + un exemple historique, un chiffre ou une théorie qui soutient cette idée) et il ne me restait plus qu’à rédiger. Inutile de foncer tête baissée sans savoir où vous allez ! Et un conseil, rédigez toujours votre introduction mais aussi votre conclusion avant de commencer la rédaction au propre. Bien souvent après presque quatre heures d’épreuves, on peine à prendre du recul et à écrire une conclusion intéressante.
Pour les langues, quels sont tes conseils pour progresser et réussir les différentes épreuves de thème/version/essai ? Est-ce que tu as fait des séjours linguistiques à l’étranger pour améliorer tes langues ?
Chloé: Je n’ai pas fait de séjour linguistique mais je travaillais les langues trente minutes tous les soirs dans mon lit. J’alternais entre Anglais et Espagnol un jour sur deux. Je lisais un article court que j’avais imprimé sur un sujet d’actualité et j’essayais de noter dans un cahier quelques expressions idiomatiques et un petit peu de vocabulaire sur le sujet. J’ajoutais à cela, une phrase de thème et lisais la règle de grammaire associée. J’ai énormément progressé en deuxième année grâce à cette méthode et regrette de ne pas l’avoir adoptée dès la première année. On a parfois tendance à les dénigrer mais lors du concours, les langues font vraiment la différence.
Quels étaient tes livres préférés pour réviser les maths, l’éco, les langues, etc… ?
Chloé: Je n’avais pas de livre pour les maths. Je me suis en fait constitué moi-même un petit carnet avec les définitions et propriétés du cours ainsi que les exercices type et les grandes méthodes. Je l’ai étoffé chaque soir au fur et à mesure de mes deux années de prépa, et ça a été mon meilleur ami pour la révision des concours !
Pour l’éco, j’avais mon propre classeur de fiches. Je lisais aussi l’Aide Mémoire d’économie
En ce qui concerne les langues je ne me suis jamais séparée du Thème anglais grammatical
Concernant les oraux, comment s’est déroulée ta préparation ?
Chloé: J’ai eu la chance d’être admissible à toutes les écoles que j’avais présentées. J’étais donc très détendue aux oraux. Je me sentais prête pour les épreuves de langue et avais bien préparé l’entretien. Je suis passée dans la dernière session à HEC, je savais donc déjà que j’étais admissible à l’ESCP, ce qui était un grand soulagement. De plus, comme je n’avais qu’un point au dessus de la barre d’admissibilité à l’écrit, j’étais presque sûre de ne pas intégrer. J’ai donc donné le meilleur de moi-même pour ne rien regretter ensuite mais sans stresser pour autant. La surprise a été de taille quand j’ai intégré 88ème partant de si bas après les écrits !
Enfin, quel a été ton ressenti pendant les oraux ? Est-ce que les épreuves ouvertes au public t'ont perturbé ou stressé ?
Chloé: Les épreuves se succèdent et ne se ressemblent pas. A la différence des autres écoles, à HEC tout se rejoue à l’oral ! Les épreuves sont toutes ouvertes au public sauf le face à face qui est rediffusé dans une autre salle. Une personne a assisté à mon oral de maths (un grand moment de solitude !) et deux autres à mon oral de culture. En entrant dans la salle, ça m’a un peu perturbée mais en réalité on se recentre très vite sur l’épreuve et on finit même par les oublier.
Merci beaucoup à Chloé pour ce témoignage !
HEC Fondateur d'Ecoles2commerce.com et diplômé de GEM. Je blogue sur le monde des grandes écoles de management et m'intéresse particulièrement au web, à l'innovation et au monde de l'entrepreneuriat.
