Les 7 tactiques fondamentales du Tage Mage

Afin de se diriger doucement vers les concours, nous lançons aujourd'hui une nouvelle rubrique intitulée "Les conseils du prof". Le principe ? Des professeurs vous donnent leurs astuces et leurs méthodes pour réussir les concours ! Ce premier article traite de l'épreuve du Tage Mage. Il est extrait de l'ouvrage 20 Concours Blancs Tage Mage® (28€), par Matthieu Dubost et Quentin Durand, aux Editions Ellipses.

Le Tage Mage se présente comme une suite de 6 séries de QCM. Bien que l’enseignement scolaire français se fasse peu sous cette forme, elle est fréquente dans les pays anglosaxons et de plus en plus dans les concours des grandes écoles. Depuis qu’ils existent, les QCM font l’objet de vives critiques. On souligne à quel point il est difficile de distinguer un candidat chanceux d’un candidat bien préparé et l’on dénonce en quoi ils empêchent d’évaluer les aptitudes à la rédaction et à la construction de raisonnements.

C’est oublier cependant que l’on peut mettre en place des types de question et des barèmes qui permettent de réparer ces défauts tout en évitant les inconvénients des concours sur dissertation. Les conseils qui vont suivre tiennent compte des spécificités des QCM et s’appliquent à tout type de discipline. Ils vous permettront de gagner rapidement en familiarité avec ces questions pour ensuite consacrer toute votre attention aux problèmes intellectuels eux-mêmes.

1. Savoir gérer le temps

La première difficulté des QCM en situation de concours, c’est bien sûr la gestion du temps. Dans ce concours, vous disposez de 120 minutes au total, séparées en 6 séquences de 20 minutes. Compte tenu de la difficulté de certaines questions, cela veut dire que vous devez absolument gérer le temps de manière optimale car vous n’en disposez pas à foison. Vous devez alors respecter 3 règles fondamentales :

1. Quoi qu’il arrive, que vous ayez terminé ou non de réfléchir à une réponse, vous ne devez pas dépasser 1 minute 20 par question. Il est parfois rageant de ne pas avoir la réponse après avoir consacré du temps à un travail mais le temps que vous perdez sur une question dans ce type d’exercice ne se rattrape jamais. Acceptez donc de vous couper la main pour ne pas y laisser le bras.

2. Vous devez d’un coup d’œil voir si une question vous paraît d’emblée trop difficile. Certes, ce n’est pas toujours facile, mais si par exemple vous devez résoudre un problème sur des calendriers et que vous vous sentez mal à l’aise avec ce type de concept, mieux vaut remettre le problème à plus tard. En effet, si l’on dépasse le temps raisonnable par question, on ne le rattrape pas, mais il est en revanche possible et souhaitable de laisser pour la fin les questions les plus dures pour vous. On gagne autant de points ici pour une question difficile ou pour une question facile.

3. C’est seulement après avoir appliqué ces deux conseils et quand vous êtes au bout du questionnaire que vous pouvez revenir en arrière, s’il vous reste du temps. Même s’il est possible de réussir ce concours sans répondre à toutes les questions, il est cependant souhaitable de proposer le plus grand nombre de bonnes réponses. Suivre ces règles vous y aidera.

2. Savoir lire une question

Ce conseil peut paraître superfétatoire. Il est pourtant essentiel de le rappeler : une question mal lue, comme un problème mal compris, occasionne systématiquement une perte de temps et de points.

Vous devez par conséquent vous familiariser avec le type de question posée et cela grâce aux annales ainsi qu’à cet ouvrage (20 concours Blancs Tage Mage aux Editions Ellipses), et apprendre à bien les comprendre. Vous trouverez dans ces QCM des questions affirmatives mais aussi des questions négatives, qui, pour être moins nombreuses, sont souvent risquées : le candidat habitué à des questions affirmatives va lire la négative à l’envers. Comment éviter ce mauvais réflexe ? Comment de manière générale éviter les confusions compte tenu de la pression du temps ? En appliquant systématiquement la règle suivante : toute question doit être lue lentement et deux fois.

Certes, cela peut donner le sentiment de perdre du temps, surtout lorsqu’on en n’a que trop peu. Mais en acceptant d’abandonner quelques petites secondes, vous éviterez à coup sûr tous les pièges. Pour vous assurer d’une bonne compréhension de la question, il peut être bon de reformuler dans sa tête la question avec ses propres mots. Cela n’est pas toujours nécessaire mais cela s’avère très profitable dans l’épreuve de raisonnement.

3. Anticiper les réponses quand c’est possible

Cette maxime va de pair avec l’anticipation des réponses. Certes, puisqu’on nous propose 5 réponses possibles, le bon sens semble indiquer qu’il faut les lire linéairement dans la foulée des questions. C’est en effet ce que font la plupart des candidats mal préparés. La raison en est simple : les QCM sont discriminants s’ils renferment des pièges et c’est le cas de ce concours. Autrement dit, on ne place pas seulement la bonne réponse parmi 4 autres qui seraient absurdes, mais on met la bonne, on en met deux mauvaises et par exemple une troisième proche de la bonne mais imparfaite. On peut ainsi distinguer les esprits rigoureux des autres.

Comment échapper à cette difficulté ? La règle est simple : même s’il s’agit d’un QCM, vous devez chaque fois que c’est possible anticiper la réponse. Cela veut dire que dans beaucoup de cas, vous pouvez considérer que la question n’est pas accompagnée d’options et réfléchir sans les regarder. Cela est valable pour presque toutes.

C’est seulement ensuite que vous regarderez les options. Il sera alors facile de retrouver celle qui ressemble le plus à celle que vous aviez anticipée, sans tomber dans les pièges que l’on vous tend. Même si ce n’est pas spontané, efforcez-vous de respecter ce principe, vous accroîtrez votre score en évitant les points négatifs.

4. Savoir lire une option

Ce à quoi vous êtes en général peu habitué, c’est à la logique de la « meilleure réponse ». Pour un certain nombre de questions, notamment en Calcul ou en Conditions minimales, la question ne se pose que peu. Mais pour toutes les autres, plusieurs bonnes réponses sont souvent possibles. C’est pourquoi vous devrez repérer la meilleure après l’avoir anticipée, même si celle-ci n’est pas parfaite.

Ainsi, que l’on vous demande un titre ou un synonyme et plusieurs réponses sont valables. Vous devrez même vous contenter parfois de réponses décevantes. Comment discerner la meilleure réponse parmi celles qui ressemblent à la réponse anticipée ? Le plus simple est de commencer par éliminer les plus éloignées, ce qu’on fait en général assez vite. C’est ensuite, parmi les deux ou trois réponses restantes que vous aurez à comparer : soit vous comparez les 4 options restantes d’un coup d’œil, soit vous en comparez d’abord deux, en sélectionnez une, puis la comparez à la suivante, et ainsi de suite.

5. Savoir ne pas répondre

Mais qu’arrive-t-il si l’on ne parvient pas au bout du temps imparti à discerner la bonne option ? Si vraiment après avoir cherché on n’a aucune idée de la bonne réponse, et si l’on n’a éliminé aucune option, le plus sage est de passer et de ne surtout pas répondre. En effet, on vous gratifie de 4 points par bonne réponse et l’on vous retire 1 point par mauvaise. Cela veut dire, en termes d’espérance mathématique, que vous n’avez rien à gagner.

6. Savoir répondre au hasard sous certaines conditions

En revanche, le même calcul probabiliste implique une conclusion différente si vous avez déjà éliminé des options. Ainsi, si en ayant suivi les conseils précédents, vous hésitez entre deux ou trois options et que vous êtes sûr de l’option ou des deux options que vous avez éliminées, alors il est logique de tenter votre chance. S’il vous reste peu de temps et que vous ne parvenez pas à trouver la meilleure réponse, une réponse au hasard parmi 2 ou 3 options a plus de chances de vous rapporter des points que de vous en faire perdre. Il va de soi que ce n’est pas là un idéal intellectuel mais le but est en l’occurrence de maximiser votre score.

7. Savoir utiliser quelques astuces…

Vous aurez tout loisir de découvrir à l’occasion de nos corrigés les astuces qui peuvent servir ici et là, pour une matière ou plus spécifiquement pour un type de question. La liste exhaustive en serait compliquée et abstraite aussi mieux vaut-il la découvrir et la retenir à l’occasion de l’exercice. C’est pourquoi cette septième tactique se trouve en réalité développée dans les fiches de cours et les corrigés que vous trouverez à la fin du livre 20 Concours Blancs Tage Mage.

Lire les autres conseils de Matthieu Dubost sur le Tage Mage :

• 7 conseils pour la compréhension de texte au Tage-Mage
• 4 conseils pour le raisonnement et l'argumentation au Tage Mage
• 4 tactiques pour la cohérence au Tage Mage
• 3 conseils pour les conditions minimales au Tage Mage

AUTEUR : Matthieu Dubost

Matthieu Dubost a suivi ses études à l’ENS, à l’IEP de Paris et a passé une agrégation de philosophie. Docteur de la Sorbonne, il est actuellement professeur en prépa au lycée Sainte-Marie-de-Neuilly et au Centre Madeleine Daniélou. Il collabore avec Rouen Business School, le groupe Ecricome et est membre de jury pour les concours Sésame et Tremplin. Il écrit enfin des ouvrages de préparation aux différents concours (fonction publique, écoles de commerce...) et est l'auteur de 20 Concours Blancs Tage Mage® aux Editions Ellipses.