Pourquoi le projet France Business School ? La fin
La fin de l'interview vérité de François Duvergé sur le projet France Business School. Dans cette dernière partie, retrouvez quelques débuts de réponses sur les accréditations, le devenir d'Ecricome, le futur directeur général, l'innovation à FBS...
Certaines écoles de FBS sont accréditées (EQUIS et/ou AACSB), d'autres non, n'avez-vous pas peur que FBS n'ait pas ses accréditations ?
François Duvergé : En termes d'accréditations, je pense qu'il faut raisonner de manière distincte. Les accréditations ont pour objet de donner à l'école une lisibilité internationale. Et c'est la raison pour laquelle, s'agissant de FBS, nous essaierons d'obtenir l'accréditation AACSB. Nous avons bon espoir car l'ESCEM est accréditée et ré-accréditée, Clermont est accréditée et ré-accréditée et que Brest est dans le processus d'accréditation à un point quasiment terminal.
Donc nous sommes en discussion pour voir comment obtenir une accréditation dans les meilleurs délais. Par contre, les entreprises en réalité se moquent des accréditations. J'en ai souvent parlé avec des entreprises, visant même à leur demander si elles seraient intéressées pour réfléchir avec nous sur une accréditation. Et les entreprises nous disent : non, vous faîtes votre métier, on vous fait confiance et nous, on juge les jeunes que vous nous proposez et donc en fait, le marché aval, c'est-à-dire celui des recruteurs (entreprises ou autre institution, acteur économique), est assez peu porté sur les accréditations.
Seule ESCEM est à ECRICOME, est-ce que FBS pourra profiter de cette banque d'épreuves renommée ?
Francçois Duvergé : Est-ce que FBS sera un membre d'Ecricome ? Et bien c'est une question que beaucoup de gens posent et à laquelle je ne peux pas répondre. Même si pour l'instant en tant que président de l'ESCEM, je suis président d'Ecricome. Et je n'ai aucune intention de quitter Ecricome. Ceci étant dit des discussions vont s'ouvrir : ESCEM est à Ecricome, les autres écoles n'y sont pas. ESCEM recrute sur Tremplin, les autres écoles sur Passerelle. Nous aurons le moment venu des discussions avec les banques d'épreuves et nous verrons bien le positionnement que prendra FBS.
Patrick Molle est le futur DG de FBS, en quoi cela est-il un atout ?
François Duvergé : Je parlais tout à l'heure d'une bonne surprise concernant les relations avec les entreprises, en vérité, nous avons une deuxième bonne surprise. Nous avons vu venir à nous pour postuler au poste de directeur général, des candidats venant de prestigieuses écoles, bien mieux classées que les nôtres. Et nous avons porté notre choix, après un processus de sélection, sur Patrick Molle, qui est l'ancien directeur général d'EM LYON. Il a de fortes compétences et il maitrise effectivement bien le domaine des business schools.
Patrick Molle va donc nous apporter une compétence reconnue puisqu'il a été le patron d'EM LYON pendant une quinzaine d'années, période pendant laquelle l'EM LYON a connu un développement remarquable. Il va nous apporter une ouverture et un réseau à l'international que nous n'avons pas. Et dont FBS va pouvoir en bénéficier extrèmement rapidement. Et à titre personnel, une reconnaissance importante par les milieux académiques. Il est notamment très introduit à EQUIS et AACSB. Bref, dans le positionnement de FBS, Patrick Molle apportera des éléments de reconnaissance incontestables.
Vous parlez d'une innovation pédagogique, en quoi consiste-t-elle ?
François Duvergé : FBS va être une école très innovante sur le plan pédagogique. D'abord sur le fond, on l'a vu en abordant toutes ces disciplines nouvelles à côté des sciences de gestion plus traditionnelles et académiques. Mais aussi beaucoup au plan des méthodes pédagogiques puisque nous voulons faire de FBS une école de référence en matière d'utilisation des nouveaux outils et technologies éducatives : enseignement à distance, apprentissage collaboratif, forum éducatif, plateforme d'enseignement online... Bref, donner aux étudiants qui nous arrivent, des étudiants nés avec le numérique, des outils pédagogiques en phase avec leur temps et leur propre culture. C'est extrèmement important puisqu'au fond, ce sont aussi les outils qu'ils retrouveront en entreprise lorsqu'ils seront recrutés à l'issu de l'école.
Globalement, au dela d'être une ESC, comment peut-on définir France Business School ?
François Duvergé : On a beaucoup parlé effectivement de l'aspect central de FBS, qui est l'offre de formation initiale, et notamment le programme Grande Ecole, qui sera encore une fois dispensé de la même manière sur chacun de nos campus. Mais à côté de ce projet central, qui va prendre corps dans les prochaines semaines maintenant, le projet FBS est plus global. Nous avons de grandes ambitions en matière de formations continues. Nous allons nous associer avec de grands partenaires pour créer un nouvel opérateur en formation continue.
Nous avons de grands projets à l'international avec l'ouverture de campus en propre, notamment en Chine ou en Inde, où nos étudiants iront suivre des formations conçues pour eux. Et puis la création avec des partenaires internationaux, également d'une fondation qui portera une grande plateforme en ligne, pour précisement mettre en oeuvre tous ces outils d'enseignement à distance, sur lesquels on trouvera nos enseignements et les enseignements de bien d'autres acteurs de l'enseignement supérieur.
Pour conclure, France Business School en 5 points ?
François Duvergé : Alors FBS, c'est une école qui se substitue aujourd'hui à 4 écoles et peut-être demain à d'autres. Ce n'est pas un réseau d'écoles. C'est une école puissante par l'importance des moyens qu'elle mobilise et qu'elle va mettre en jeu. Une école présente sur le territoire dans le cadre de campus qui restent donc des campus à taille humaine. C'est une école innovante, on l'a vu, par les disciplines qu'elle aborde, les activités qu'elle fait faire à ses étudiants et les méthodes pédagogiques qu'elle va mobiliser. Et c'est une école qui a pour objectif de former des entrepreneurs innovants et responsables.
Fondateur d'Ecoles2commerce.com et diplômé de GEM. Je blogue sur le monde des grandes écoles de management et m'intéresse particulièrement au web, à l'innovation et au monde de l'entrepreneuriat.
