L’école de commerce ? C’est le Club Med ?!
Ceci est la première partie de la série d'articles sur La déception post-prépa. Si vous n'avez pas lu l'introduction, retournez à la case départ en cliquant sur le lien ci-dessus.
Il n’y a clairement pas de débat sur la différence de volume horaire entre la prépa et l’école de commerce - je parle du nombre d’heures de cours - ce qui amène même certains profs de prépa à promettre le Club Med à leurs étudiants une fois qu’ils auront intégré. En école, la plupart des étudiants se satisfont tout à fait de cet emploi du temps plus light et de cette liberté retrouvée. Et finalement, pourquoi les blâmer ? Ils ont bien le droit de profiter un peu de leur jeunesse ! D’autres au contraire sont déçus et ne comprennent pas ce décalage brutal - il faut dire que certains étudiants deviennent, après 2 ans de prépa, un peu masochistes et boulimiques de travail...
En première année, c’est effectivement le grand bouleversement pour l’étudiant sorti de classe prépa. En école, tout est différent. A commencer par la taille des promotions - jusqu’à 600 élèves pour certaines écoles - et les nouveaux locaux de l’école, parfois très imposants. Très vite à la rentrée, c’est l’intégration par les assoces, puis le début des amphis et des TDs. Sans oublier les travaux de groupe qui s’enchaînent. Mais le vrai changement lorsqu’on entre en école de commerce, c’est la découverte de l’enseignement supérieur, le vrai...
Fini les khôlles pour vérifier que l’on a bien révisé son cours, fini les DS du samedi matin pour nous obliger à travailler. Dorénavant, les étudiants ne sont plus chouchoutés et retrouvent une certaine liberté. C'est l'apprentissage de l'organisation et de l'autonomie face aux études. Mais de la à dire que l’école de commerce c’est le Club Med, il y a clairement un pas que je ne franchirai pas.
Aujourd’hui d’ailleurs, après avoir passé mon diplôme, je me pose plusieurs questions. Combien d’étudiants font l’effort d’aller au bout des choses par eux-mêmes ? Combien vont au delà du bachotage et approfondissent véritablement leurs cours ? Combien lisent les ouvrages recommandés par les professeurs, participent aux conférences et poussent les portes de la bibliothèque de l’école ? Ou profitent de l’ensemble des ressources mises à leur disposition sur l’intranet ? Et combien ont perdu le goût de la lecture au profit des soirées étudiantes ? Finalement, combien sont passifs par rapport à leur scolarité ? Beaucoup je pense. Et ce sont les premiers à décréter qu’ils ne font rien ou n’apprennent rien en école de commerce. A vrai dire, je fais même ici une certaine auto-critique puisque j’ai (re)trouvé le goût d'apprendre par moi-même en dernière année d’école seulement ! Et encore grâce à des lectures imposées, c’est dire...
Finalement, il est peut-être aisé pour un étudiant, qui sort de prépa, de considérer que l'école de commerce, c'est le Club Med, de ne rien faire et de ne pas suivre les cours pendant un semestre, puis de bachoter deux semaines avant les partiels et de “valider” une grande majorité des matières, avec peut-être au passage un ou deux rattrapages... Mais qu’en ressort-il ensuite ? Est-ce que ces étudiants peuvent véritablement être crédibles par la suite en entretien ou pendant leur période de stage ? A mon avis, le passage à l’enseignement supérieur, c’est ne plus travailler pour un prof, pour des concours ou pour des partiels. C’est travailler pour soi et aller plus loin que le minimum demandé.
En fait, pour un étudiant qui sort de prépa, intégrer une école de management , c’est surtout pour moi le passage à un mode d’apprentissage tout à fait différent, que je vais essayer de détailler ci-après :
Fondateur d'Ecoles2commerce.com et diplômé de GEM. Je blogue sur le monde des grandes écoles de management et m'intéresse particulièrement au web, à l'innovation et au monde de l'entrepreneuriat.