Ecoles de Commerce Liste des écoles Comment j'ai intégré l'ESSEC...

Comment j'ai intégré l'ESSEC...

Marguerite vient d''être admise à l'ESSEC après 2 années de classe préparatoire HEC. Elle a gentillement accepté de témoigner et de vous expliquer comment, à son avis, elle a réussi à intégrer l'ESSEC. 

Bonjour Marguerite ! Peux-tu te présenter tout d'abord ?

Marguerite : Bonjour, je suis une petite provinciale de Besançon parachutée à Paris en prépa. Après un bac ES j’ai été acceptée à Franklin en prépa ECE. J’ai eu la chance de n’en faire que deux ans et d’être admise à l’ESSEC cette année.

Pourquoi avoir choisi la prépa Franklin ?

Marguerite : Pour être honnête je suis arrivée à Franklin par pur hasard. J’avais choisi Daniélou (seule prépa que j’avais visitée) en premier choix. Pour mon deuxième choix je voulais être à Paris donc j’ai pris le classement des prépas et j’ai choisi la première prépa privée (pour faire plaisir à mes parents) parisienne et c’était Franklin. J’angoissais avant la rentrée car je ne connaissais absolument pas la prépa. Finalement le hasard a bien fait les choses et je garde d’excellents souvenirs de Franklin.

Bien sur cela restait une prépa donc j’y ai connu des moments...pas faciles on va dire. Cependant il y un vrai esprit de solidarité et l’ambiance de promo était exceptionnelle. Je m’y suis fait de très bons amis alors que j’étais une des rares à ne connaître personne en arrivant.

C’est simple Franklin devient notre deuxième maison pendant deux ans : de 8h à 22h tout le monde (ou presque) est là pour travailler, diner, passer des khôlles, se détendre sur la terrasse, ... De plus tout se fait en groupe : le boulot, les révisions et les soirées. Je pense sincèrement que cette prépa m’a donnée les clefs pour intégrer une parisienne : des cours excellents (surtout en éco), des profs présents, une bonne ambiance et un lieu ouvert tous les jours de l’année pour bosser.

Quelles écoles visais-tu ?

Marguerite : Au vu des résultats de Franklin chaque année et de mon classement dans la promo j’espérais vraiment avoir une parisienne... souhait exaucé !

Est-ce que tu as des « techniques » qui t’ont permis, selon toi, de faire la différence et d’intégrer l’ESSEC ? 

Marguerite : Tout d’abord je me suis mise au boulot immédiatement, dès la première année, et je pense que cela m’a donné une marge d’avance par rapport à ceux qui s’y sont mis seulement en deuxième année. De plus j’ai toujours cherché à approfondir mes cours (Wikipédia est devenu mon site préféré), à suivre les actualités avec attention surtout économiques, à lire ce que conseillaient mes profs et à faire des expos et musées. Il faut profiter de la première année pour faire toutes ces choses que l’on ne pourra pas faire en deuxième année par manque de temps.

Ce que je n’ai pas assez fait et qui est presque indispensable c’est se concentrer sur les langues en première année : grammaire de base, vocabulaire, podcasts (BBC World en fait de très bons). Ne l’ayant pas assez fait je n’ai pas eu de très bonne notes à mes oraux de langues. Mais si ça peut vous rassurer je suis la preuve qu’il est possible que l’on peut être admise à l’ESCP avec un 5 à l’oral d’espagnol . 

Sinon j’ai commencé à progresser et à devenir bonne en éco quand j’ai arrêté de bachoter mes cours comme une folle et que je me suis entrainée avant chaque DST à faire des plans : je prenais ½ h, 1h ou même 2h pour me pencher sur un sujet et trouver une problématique + un plan plus ou moins détaillé. Car il faut bien prendre conscience qu’en éco ce qui fait la différence ce ne sont pas vraiment les connaissances ou plutôt les connaissances ne suffisent pas (en gros si tu les as tu es comme les autres, si tu ne les as pas tu es perdu) mais la capacité à structurer sa pensée de façon pertinente.

Donc surtout analyser à fond les termes du sujet et passer du temps sur le plan pour être sur qu’il est cohérent et pas là seulement pour étaler nos connaissances. Au début ca nous prend du temps mais à la fin ca devient presque automatique. Dans tous les cas il faut bien se rendre compte qu’au concours on n’utilise qu’un 1/20ème de tout ce que l’on a appris toute l’année. C’est cruel mais c’est comme ça.

Ce qui m’a beaucoup aidé aussi c’est analyser mes erreurs après chaque DS : faire des fiches d’erreurs fréquentes en maths ou en langues et lister mes défauts en CG ou en éco m’ont permis de faire de gros progrès. Enfin j’avais la chance d’être très organisée et en prépa c’est important de savoir ou on en est : n’hésitez-pas à faire des listes et des programmes de taf’.

Pour le volume de travail j’avais cours jusqu’à 16h/17h puis je travaillais jusqu’à 22h. Le WE j’avais DS le samedi toute la journée et je travaillais un peu en fin d’aprèm en deuxième année. Je profitais du dimanche pour aller courir et je travaillais l’après-midi (surtout en deuxième année). Le samedi soir mon mot d’ordre était de me changer les idées : soirées, dîner, ciné, bar, .... Savoir respirer et sortir de la bulle prépa est indispensable si l’on ne veut pas imploser. Faire du sport et me détendre de temps en temps m’ont permis de rester endurante et de ne pas devenir folle. Et surtout, surtout savoir relativiser et prendre du recul car être la tête dans le guidon n’est pas toujours la meilleure solution.

A l’écrit, quelles sont les épreuves clés qu’il faut absolument préparer ? Quels étaient tes notes ? Et tes rangs admissible et admis ?

Marguerite : Avant les concours je pensais que ma matière forte était l’éco, certes j’ai eu 18 et 19 à l’ESSEC et à l’ESCP mais 8 à HEC. Comme quoi tout peut changer d’une épreuve à l’autre. Alors que les maths sont beaucoup plus rassurants : j’ai eu entre 15 et 20 à toutes mes épreuves ce qui reflète mon niveau de Franklin. Je dirais donc de miser beaucoup sur les maths si vous pensez avoir une marge de progression, c’est une valeur sure que je ne regrette pas d’avoir travailler sérieusement pendant deux ans. Bien sûr ne vous acharnez pas non plus, cela ne sert à rien de perdre 4h tous les soirs sur les maths si cela ne paye pas du tout.

Quant à mes rangs admissible/admise à l’ESSEC, je suis passé de 51ème à 224ème : j’ai très bien réussi les écrits de l’ESSEC mais j’ai raté mes épreuves de langues orales (9 et 9,5).

Et concernant l’entretien, pendant les oraux, comment cela s’est-il passé ?

Marguerite : Tout d’abord je rappelle les « règles du jeu » : jury de trois personnes (un étudiant de 3ème année, un membre de l’administration, un représentant du monde pro) / un questionnaire de 8-9 questions que l’on a rempli aux tests pipotechniques / tu te retrouves assis à une table carrée avec un membre du jury de chaque côté et l’entretien dure 45 minutes. J’étais sortie de l’entretien plutôt satisfaite, j’avais l’impression qu’il y avait eu un vrai dialogue, que j’avais pu dire ce que j’avais à dire et mettre en avant ma personnalité. Je n’ai pas eu de questions affreuses, au début ils se sont appuyés sur les réponses de mon questionnaire, puis ont rebondi sur ce que je disais et enfin ils m’ont posé quelques questions d’actualité (la Grèce, la zone euro, les printemps arabes).

Malheureusement j’ai eu une fausse impression sur cet entretien puisque j’ai eu 10. Pourtant j’avais toujours très bien réussi mes entretiens blancs à Franklin, mais je pense que dans l’excitation du moment je me suis laissée emportée en oubliant parfois que j’étais en entretien. Et ma spontanéité de qualité est devenue défaut.

Que peux-tu dire de l’épreuve de logique, souvent redoutée par les candidats ?

Marguerite : Haha l’épreuve de logique, un mystère pour tous les candidats. . On passe 6h (2 x3h) dans le hall St Martin à répondre à des QCM de logique : suites numériques, questions de français (masculin/féminin – existe/n’existe pas), significations de proverbes. Franklin nous n’y a absolument pas préparé. Je dirais que cela ne sert à rien de passer trop de temps à s’entrainer car cela n’est pas rentable, surtout ne s’y mettre qu’après les écrits, avant c’est de la perte de temps. J’y ai eu une bonne note (13 alors que la moyenne tourne autour de 7) et je pense que c’est parce que j’ai fait quelques exercices de logique pour m’acclimater à l’épreuve. J’y ai passé deux heures max.

Je conseillerais de se préparer un peu aux suites numériques histoire de choper quelques réflexes et de lire les pages de proverbes du Petit Robert car c’est ce qu’ils utilisent pour faire le test.

Pour finir, as-tu un dernier conseil pour les candidats qui visent l’ESSEC ?

Marguerite : Ne lâchez rien. Même en décembre et en janvier quand vous êtes désespérés et que vous avez l’impression que vous êtes à 20 000 lieues sous les mers. C’est la période la plus dur et elle finit par passer, et bien plus vite que l’on ne pense ! Et surtout garder le sourire et restez optimiste cela rendra tout plus agréable. Bon courage !

Sébastien Lardez AUTEUR : Sébastien Lardez

Fondateur d'Ecoles2commerce.com et diplômé de GEM. Je blogue sur le monde des grandes écoles de management et m'intéresse particulièrement au web, à l'innovation et au monde de l'entrepreneuriat.

Commentaires