Ecoles de Commerce Liste des écoles Enfin dans la campagne de Jouy-en-Josas !

Enfin dans la campagne de Jouy-en-Josas !

Mardi 2 juillet, après avoir profité de ma petite pause, me voilà dans le train direction Paris. Cependant, je ne pensais pas être encore si loin de l’école…

Mon arrivée improvisée…

Arrivé à 19h à la Gare de Lyon, j’emprunte le métro pour rejoindre la ligne RER C, direction Jouy-en-Josas. Ce n’est que 2h plus tard, aux alentours de 21h, que j’arrive enfin - Je ne pensais pas que le trajet serait si long - Par conséquent, les bus en direction du campus ne circulent plus à partir de 21h, et je viens donc de rater à 5 minutes près le dernier. J’utilise alors mon application GPS pour localiser l’école, qui se situe à environ 20 minutes à pied de la gare.

Je prends mon courage à une main (et ma valise dans l’autre), et je commence à marcher en direction du campus. Je cherche alors à joindre mon parrain pour savoir ce que je dois faire en arrivant, mais personne ne répond (ce système de parrainage est tout de même une bonne chose : j’ai reçu un SMS de sa part deux semaines avant mes oraux au cas où j’aurais des questions à poser). A la moitié du chemin, en train de souffrir avec ma grosse valise sur un « trottoir » en cailloux, j’ai la chance de croiser la voiture d’un autre admissible qui se rend aussi à l’école et qui se propose gentiment de m’y conduire.

En arrivant, la première chose que je remarque, c’est l’immensité du campus. Une barrière s’ouvre automatiquement lorsqu’on s’approche de l’entrée, puis on roule jusqu’au parking près de la cafétéria, lieu d’accueil. A HEC, les candidats n’ont pas à se soucier du logement. Tout le monde se voit attribué une chambre d’une des nombreuses résidences du campus en échange d’un (gros) chèque de caution. Une admisseuse m’accompagne alors jusqu’à ma petite chambre, avec un kit de draps offerts, mais aussi un accès Wi-Fi/Ethernet gratuit et un Welcome Pack original (bougie, produits d’entretien et préservatifs). Bien sûr, ces goodies sont plutôt une blague qu’un sérieux cadeau. Le lendemain, à proximité des salles de passage pour les oraux, il y a un stand tenu par des étudiants pour nous donner une sacoche et une paire de lunettes de soleil.

L’ambiance durant les quatre journées

Il faut dire que l’ambiance n’est pas la même que pour les autres oraux. Ce sont plutôt les révisions seul dans sa chambre qui dominent, ce qui s'explique par les épreuves très exigeantes qui nous attendent. Il y a tout de même quelques activités qui sont parfois organisées par les étudiants, comme des matchs de foot ou des tournois de ping-pong, ou encore un accès permanent à la salle de sport. J’ai personnellement réussi à me trouver un petit groupe d’admissibles provinciaux que je retrouve à tous les repas au Restaurant Universitaire.

Il y a tout de même quelques moments forts. Le premier jour se termine par l’amphithéâtre du BDE, avec la diffusion de la fameuse vidéo des admissibles et un petit discours de la présidente, suivi d’une soirée cinéma pour ceux qui le souhaitent. Pour le deuxième jour, une sorte de « forum des associations » prend place dans la cafétéria, mais c’est assez raté… Il n’y a au final que quelques tables, avec des feuilles d’imprimantes servant d’affiches, et à peine une vingtaine d’associations représentées. Enfin, pour la soirée du troisième jour, nous assistons à un excellent discours du directeur de la Grande Ecole, puis nous nous sommes rendus jusqu’au lac (10 minutes de marche !) pour une sympathique soirée barbecue.

C’est à ce moment-là qu’on peut se rendre compte de la taille exceptionnelle du campus, de la grande forêt, du lac, des nombreux terrains de sport (rugby, foot, tennis…), et j’en passe. Le plus important (et le plus stressant) dans tout cela reste les épreuves. J’avais reçu ma convocation dès le 17 juin, donc je savais déjà quand j’allais passer mes 6 épreuves depuis un bon moment. Je savais notamment que j’allais débuter par la plus spécifique : le fameux Triptyque.

Premier jour : le Triptyque

Je tiens à préciser en premier temps que, comme pour les tests à l’ESSEC, je n’ai eu aucune préparation spécifique à cette épreuve avant de la passer. J’ai seulement regardé les vidéos de présentation disponibles sur le site d’HEC et lu le rapport de jury de l’année précédente, concernant cette épreuve, pour m’en faire une idée. Je suis convoqué dès 8h, le mercredi 3 juillet, dès le premier passage, pour passer cette épreuve qui me paraît assez mystérieuse. A côté de chaque jury est affiché l’ordre de passage de chaque candidat dans les trois rôles qu’il doit remplir : convaincant, répondant et observateur. Pour couronner le tout, je commence par le rôle de répondant…

Pour le 2ème débat, je passe à 8h45, en tant que répondant. Je rentre dans la salle en même temps que la convaincante de mon débat, qui revient de la salle de préparation. Concernant l’organisation de la salle, je suis donc assis face à la convaincante. A ma droite, se trouvent les deux observateurs dont les tables sont collées aux nôtres. A notre gauche, à environ 10 mètres, les deux membres du jury. Rien de mieux pour se plonger dans le débat et faire abstraction de l’environnement ! La candidate présente son sujet, « Faut-il absolument être moderne ? », et enchaîne directement avec son court exposé de 4 minutes. Je prends soin de noter sa définition de « moderne », ainsi que chacune de ses idées fortes, tout en réfléchissant déjà aux critiques à apporter pour élargir le débat.

Au bout de 4 minutes, la parole m’est accordée : commence un débat de 10 minutes entre nous deux. Je critique sa définition restreinte en proposant la mienne et nuance chacune de ses grandes parties, tout en soulignant les bonnes idées de la convaincante pour ne pas donner l’impression que je m’oppose à tous prix. J’ai la chance d’avoir le dernier mot avant que le jury ne nous coupe et que l’on sorte de la salle.

30 minutes après, le temps que le jury interroge les deux observateurs, et me voilà prêt pour mon second rôle : celui, justement, d’observateur. Nous rentrons à deux pour assister à deux débats. J’essaie alors de tout prendre en note : arguments, exemples, mais surtout attitude, aisance, ouverture (ou non) d’esprit, etc. A la fin des deux débats, je me rends en salle de préparation. J’ai 5 minutes pour organiser mes notes, puis je suis appelé au micro pour l’entretien avec le jury. On me demande d'abord lequel des deux débats j’ai préféré et pourquoi, puis on me demande d’attribuer des notes aux quatre candidats (en général entre 8 et 14, rarement plus, rarement moins). « Pourquoi une telle note ? », « Qu’est-ce qui n’allait pas ? », « Qu’auriez-vous dit à leur place ? » sont d’autres questions auxquelles je suis confronté.

Dès ma sortie, pas une seconde à perdre ! Je suis appelé pour préparer mon exposé de convaincant. Je pioche alors un sujet qui tombe souvent : « Les records sont-ils faits pour être battus ? ». Après mes 15 minutes de préparation, on m’appelle donc pour mon débat. Je lis le sujet pour les autres personnes de la salle, puis j’expose mes idées. Je donne une réponse positive selon la définition d’un record, avec une vision Nietzschéenne des choses, et je finis par nuancer par la dimension de dangerosité, tels « le nombre record de morts » par exemple. Le répondant, totalement en accord avec mes idées, n’arrivera pas à élargir le débat et finira même de parler avant le temps imparti.

Globalement, je suis alors plutôt content de mes prestations dans les divers rôles, même si j’ai un peu peur concernant l’entretien avec le jury en tant qu’observateur. A la fin de mon passage en convaincant, je me rends dans les salles de retransmission des oraux pour voir ce que les observateurs disent sur moi, et ils me donnent tous les deux des bonnes notes. En effet, les Triptyques sont retransmis en direct dans trois petits amphis pour les visiteurs !

Deuxième jour : l’AEHSC et les maths

Jeudi 4, les gros coefficients sont de sortie. Je commence donc le matin par l’épreuve d’économie. Concernant le déroulement, nous sommes rentrés à 3 en même temps dans la salle de préparation. Le premier candidat tire le sujet pour les trois personnes et commence à préparer. Chacun commence à préparer seulement 30 minutes avant son passage et pas avant. J’ai donc attendu 20 minutes dans la salle de préparation avant de commencer à réfléchir à mon sujet. Puis je le découvre : « La crise des années 1930 et la diversité des réponses nationales à la dépression ».

Pour mon passage, le jury est composé de deux personnes, l’une spécialisée dans l’histoire, l’autre dans l’économie. Par chance, je n’ai qu’un seul visiteur, un professeur, qui s’est assis au fond dans un coin et n’est donc pas dans mon champ de vision. Je définis les termes de mon sujet et propose un plan en regroupant les réponses de manière chronologico-thématique, avec des politiques plus classiques d’une part, et des keynésiennes d’autre part. Lors de l’échange de 10 minutes, on me fait remarquer que j’ai oublié le cas du Royaume-Uni, que je me dépêche d’expliquer alors brièvement. Les autres questions concernent des détails, comme des dates-clés ou des chiffres, mais aussi une comparaison avec la crise actuelle concernant la politique de la FED.

Pour les mathématiques, même déroulement et même temps de préparation. Encore une fois, je suis le deuxième à passer. Cette fois-ci, moins de chance : un groupe d’environ 10 personnes rentre en même temps que moi pour assister à mon oral. Toujours dans cette malchance, je tombe sur le sujet qui me pose le plus de difficultés durant mes entraînements : les intégrales. Pour les questions où je bloque, les examinateurs me donnent une petite indication, grâce à laquelle j’arrive de suite à partir pour trouver la réponse. Au bout de 20 minutes, on passe alors à l’exercice sans préparation. Cette fois-ci, c’est un exercice de probabilités. Je réponds rapidement aux deux questions posées, sans l’aide du jury. Cependant, à cause de l’exercice avec préparation, je sais que ma note ne sera pas très bonne.

Troisième jour : l’Allemand LV2

Pour cette épreuve, pas de différence avec tous les autres oraux d’allemand que j’ai pu passer. Encore un texte écrit à préparer en 30 minutes pour un passage de 20 minutes… Ou pas. En effet, cet oral fut assez étrange. Mon texte décrivait les détails d’un recensement allemand, disant que les hommes politiques devraient arrêter de réfléchir à l’immigration, etc., seulement avec des idées, pour se baser plutôt sur des chiffres concrets. Après une courte synthèse, j’explique que la situation présentée tient à l’histoire de l’Allemagne, puis je démontre que l’on connait le même problème avec l’Europe. Etrangement, l’examinateur ne me posera qu’une seule question, à laquelle je répondrai en une ou deux minutes, puis me dit que l’entretien est terminé… Soit 12 minutes au lieu de 20. Par conséquent, je ne savais pas quoi penser de ma prestation. Trop de fautes pour qu’il veuille en entendre plus, ou au contraire convaincu par ce que j’ai pu dire ? J’étais dans le doute.

Quatrième et dernier jour : l’Anglais LV1 et l’épreuve de CSH

C’est pour l’épreuve d’Anglais LV1 qu’il y a du changement par rapport aux autres écoles. Cette fois-ci, je disposais de 20 minutes pour écouter un enregistrement d’environ 5 minutes à 2 reprises, puis préparer ma synthèse/commentaire habituelle. Le texte était cependant très peu intéressant… Il portait sur la série Downton Abbey, et uniquement sur cette série. J’apprenais alors qu’une nouvelle saison était prévue, qu’une nouvelle actrice avait été recrutée, et j’ai même pu entendre un (long) extrait d’une des scènes tiré d’un épisode ! Pour ma synthèse, j’ai donc joué sur l’audace : j’ai rapidement présenté ce que j’avais entendu en une ou deux petites minutes, puis j’ai clairement dit que le texte n’apportait rien d’intéressant pour passer à mon commentaire.

J’ai alors parlé de l’importance relative des séries aujourd’hui par rapport au cinéma, puis des dangers d’Internet pour la survie de ces industries, avec les différentes solutions possibles. L’entretien était vivant et basé quasi uniquement sur moi. On me demandait pourquoi les séries françaises avaient moins de succès que les américaines, puis je devais donner ma série préférée, ce que je regarde à la télévision, pour finir sur ce que je voulais faire plus tard et pourquoi, ainsi que mes voyages dans des pays

Pour finir, la redoutable épreuve de Culture et Sciences Humaines. Durant mon séjour à HEC, j’avais pris note des sujets qui étaient déjà tombés, comme par exemple « Le coquelicot », et je stressais énormément pour le mien. Le déroulement est exactement le même que pour l’AEHSC ou les maths. Cependant, cette fois-ci, j’étais le premier à passer. Je tire donc mon sujet (et donc celui des deux autres candidats) : « La nature est-elle bien faite ? ». Petit soulagement de ma part ! Le jury était également composé de deux professeurs. Pendant 10 minutes, je propose donc mon exposé : je définis précisément le mot « nature », puis je me lance dans un plan en trois parties, en prenant soin à chaque fois de citer des exemples, et ce dans des domaines variés (littérature, philosophie, mythologie, mais aussi économie et autres sciences).

Je démarre par l’utilité de la nature pour la survie de l’homme, la nature comme base de toute construction, comme matière première, comme nutrition. Je fais ma transition sur ses dangers, avec les catastrophes naturelles, pour évoquer l’homme comme maître de la nature. Il cherche à la maîtriser, la contrôler, la modifier, d’où le fait qu’elle ne serait pas assez bien faite. J’irai même jusqu’à en évoquer les limites avec la génétique et les bébés « à la carte » pour critiquer une sorte de société arienne. Je propose enfin une sorte de remise en question du sujet, comme quoi « nature » et « faite » créent une contradiction, en opposant créationnisme et théorie de Darwin, plus généralement science et religion.

Cependant, la partie d’échange se passe beaucoup plus mal. On me critique d’abord sur ma définition du créationnisme tout simplement car je n’ai pas dit « Comme écrit dans la Genèse ». Puis on me pose des questions très pointues sur des auteurs qui auraient fait l’éloge de la nature, ou alors des peintres… Ce à quoi je n’ai pas su répondre. Je savais alors que j’avais totalement raté la deuxième partie de mon épreuve, mais j’avais tout de même l’espoir de m’en sortir grâce à l’exposé.

Le départ, enfin…

Concrètement, ces quatre journées passées à HEC ont été extrêmement intenses, éprouvantes, fatigantes. Le stress est permanent, et l’accueil pas assez divertissant (à mon goût) pour se détendre. C’est d’ailleurs l’accueil qui m’a le moins plu parmi tous : mon arrivée en catastrophe, le peu d’activités disponibles, ou alors moins bien réussies comme le « forum des associations », ou encore des problèmes techniques comme une bouche d’aération très bruyante, une lumière qui ne fonctionne pas, et un chèque de caution perdu lors de la remise des clés.

Tout cela, en plus de la fatigue et des épreuves pas très bien réussies, m’ont beaucoup remis en question et m’ont grandement fait douter sur la réussite des écoles que j’avais passées auparavant. Il me restait alors deux oraux de planifiés : RMS et Grenoble. Ayant un peu perdu ma confiance en moi avec ce passage à HEC, je me décidais alors à passer tout de même ces deux écoles que je pensais abandonner à la base. Cependant, en m’informant sur les coûts de transport et de logement pour Grenoble (plus de 200€ au total), je me résignais donc à ne passer que RMS pour assurer le coup, puisque c’est pour moi la porte à côté.

Philippe De Amorim AUTEUR : Philippe De Amorim

Philippe, 18 ans, étudiant de l'ESSEC en programme Grande Ecole à partir de Septembre 2013, et ancien CPGE pendant deux longues années en voie ECE au Lycée Georges Clemenceau de Reims.

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